Question écrite n° 29305 :
décentralisation

12e Législature

Question de : M. Damien Alary
Gard (5e circonscription) - Socialiste

M. Damien Alary attire l'attention de M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité sur l'avenir de l'Association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) dans le cadre du projet de décentralisation. L'AFPA assure un service public global. Les composantes de ce service sont complémentaires et concourent à former pour qualifier des adultes. Grâce à cette globalité, l'AFPA est seule à pouvoir assurer un tel service qui constitue un des piliers essentiels de la politique de l'emploi du ministère du travail. Le financement par l'État à travers la commande publique passée à l'AFPA garantit l'existence de ce service global unique. Au moment où la situation de l'emploi est très inquiétante et les besoins de qualification considérables, l'AFPA demande à l'État de maintenir son engagement en fixant des orientations qui garantissent la cohérence du service public de la formation qualifiante des adultes et en lui donnant les moyens financiers de fonctionner, de faire évoluer son dispositif et de maintenir le patrimoine. Le projet gouvernemental prévoit de déléguer aux conseils régionaux la compétence exclusive de formation de l'AFPA et de conserver comme missions nationales l'orientation et l'ingénierie des titres. Comment l'AFPA pourra-t-elle assurer sa mission spécifique de service public si la décentralisation d'une partie majeure des crédits de l'État aboutit à l'éclatement de ces missions, les unes financées nationalement sur la base d'une subvention de l'État, les autres soumises à des appels d'offres des conseils régionaux ? La globalité du service rendu, garant de l'objectif de qualification pourra-t-elle être maintenue si l'AFPA est soumise dans les régions, à travers les appels d'offre, à une concurrence avec des organismes de formation dont l'activité est uniquement centrée sur l'acte de formation ? Ni les services rendus ni les charges financières sont comparables. La nouvelle version de la Constitution stipule dans son article 72-2 que les « collectivités territoriales bénéficient de ressources dont elles peuvent disposer librement dans les conditions fixées par la loi ». La loi de décentralisation va-t-elle déterminer les conditions qui identifient et garantissent la spécificité de l'AFPA ? En conséquence, il lui demande de répondre à l'ensemble de ces questions.

Réponse publiée le 24 février 2004

L'honorable parlementaire attire l'attention de M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité sur le projet de transfert aux régions des crédits finançant les actions de formation qualifiante des demandeurs d'emploi mises en oeuvre par l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA). Le Gouvernement a décidé de parachever le transfert de compétences dans le domaine de la formation professionnelle en confiant aux régions la responsabilité de la formation qualifiante des demandeurs d'emploi. Comme l'a indiqué le Premier ministre lors de son discours de clôture des assises des libertés locales à Rouen le 28 février 2003, l'emploi restera de la compétence de l'État mais, localement, avec ses outils de formation, les régions doivent s'investir aux côtés des services de l'État. Pour la mise en oeuvre de cette politique, l'ensemble des outils de la formation professionnelle sera transféré aux régions qui deviendront les donneurs d'ordre de l'AFPA. Aussi, les crédits de l'État qui aujourd'hui financent les actions de formation en direction des demandeurs d'emploi ainsi que les prestations associées (hébergement, restauration et suivi médico-psychologique et pédagogique des stagiaires), menées par les centres de formation relevant de l'AFPA, seront transférés aux conseils régionaux. Le projet de loi relatif aux responsabilités locales qui a été voté par le Sénat le 30 octobre dernier, prévoit dans son article 8 le transfert aux régions des compétences donnant lieu à l'organisation et au financement, par l'État, de stages de l'AFPA. Le transfert aux conseils régionaux des crédits finançant ces compétences n'affectera en tant que tel, ni le statut d'association nationale de l'AFPA ni la convention collective applicable à son personnel. Il pourra s'effectuer, région par région, à partir du 1er janvier 2005 et, au plus tard, avant la fin de l'année 2008. La subvention nationale versée par l'État à l'AFPA sera recentrée sur les actions concourant à la politique de l'emploi sur les champs de la construction du projet professionnel des demandeurs d'emploi, l'offre de certification, l'accompagnement des mutations économiques et la reconversion des salariés ainsi que les actions de formation des publics spécifiques, qu'il s'agisse des détenus, des militaires, des résidents d'outre-mer ou des travailleurs handicapés. Une part importante du financement de l'AFPA continuera donc à être prise en charge par l'État au titre de ces actions. L'année 2004 va être consacrée à l'examen des questions soulevées par honorable parlementaire en particulier les formations d'intérêt national. En effet, le contrat de progrès 2004-2008 liant l'État à l'AFPA encadrera les modalités de ce transfert, les évolutions nécessaires de l'AFPA et l'accompagnement de l'État. Ces orientations seront ensuite discutées et négociées région par région dans le cadre de la convention tripartite État/région/AFPA, prise en application de ce contrat de progrès. Elle précisera pour chaque région les modalités et le calendrier des transferts ainsi que les évolutions demandées par le conseil régional s'agissant du schéma régional des formations de l'AFPA.

Données clés

Auteur : M. Damien Alary

Type de question : Question écrite

Rubrique : État

Ministère interrogé : affaires sociales, travail et solidarité

Ministère répondant : affaires sociales, travail et solidarité

Dates :
Question publiée le 1er décembre 2003
Réponse publiée le 24 février 2004

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