Question écrite n° 2934 :
contrats territoriaux d'exploitation

12e Législature

Question de : M. Kléber Mesquida
Hérault (5e circonscription) - Socialiste

M. Kléber Mesquida souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales sur l'avenir des contrats territoriaux d'exploitation. Un certain nombre de décisions et de déclarations semblent remettre en cause le dispositif des CTE. Et pourtant, le principe des CTE est conforme à la philosophie de la réforme de la politique agricole commune (PAC) : l'exploitant s'engage à préserver l'environnement, à contribuer à l'aménagement du territoire tout en améliorant ses performances économiques. Cet ensemble d'objectifs vient relayer les débats qui se sont déroulés à Johannesburg sur le développement durable, priorités largement confortées par les déclarations du Président de la République française. Aussi, il s'étonne de ces mesures de suspension qui semblent en opposition avec les voeux politiques faits au plus haut niveau. Par ailleurs, et malgré les difficultés de lancement technique qu'ont pu connaître les CTE au début, les experts missionnés dans le cadre du comité permanent de coordination des inspections (COPERCI) ont indiqué la nécessité de continuer les CTE en améliorant les dispositifs d'application sur le territoire (définition de zonages, plafonnement budgétaire). C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir lui indiquer quelles mesures réelles d'avenir sont prévues pour les CTE afin de pouvoir répondre à l'attente légitime des agriculteurs et de l'ensemble des professionnels du monde agricole.

Réponse publiée le 3 février 2003

Au cours de l'été dernier, la suspension de la procédure des contrats territoriaux d'exploitation (CTE) a dû être entreprise tant en raison de la grande complexité du dispositif et de sa faible efficacité environnementale que de son caractère inéquitable qui s'est traduit par des montants d'aides très différents d'une région, d'un département, voire d'une zone à l'autre. Enfin, l'absence de tout encadrement financier a conduit à un dérapage de la dépense, qui risquait, si rien n'avait été fait, de conduire à un arrêt pur et simple de la mesure, ce qui aurait privé beaucoup d'agriculteurs de l'accès à ce dispositif. Pour autant, ce moratoire ne signifie évidemment pas suppression du dispositif, car il convient de favoriser aussi bien une démarche contractuelle qu'une approche qui consiste à rémunérer les services rendus par les agriculteurs à la fois en matière économique mais aussi pour l'entretien des espaces, la préservation de l'environnement et l'amélioration de la qualité des produits. C'est la raison pour laquelle il est temps, en présence d'un état des lieux précis, de relancer la procédure. En ce qui concerne les agriculteurs dont l'instruction était terminée par les directions départementales de l'agriculture et de la forêt (DDAF), leur dossier sera examiné par la commission départementale d'orientation de l'agriculture (CDOA) sans modification de leur architecture d'ensemble. Toutefois, il devra respecter un montant moyen pour le département de 27 000 EUR. Compte tenu des difficultés qui peuvent résulter pour les producteurs de ce délai supplémentaire, instruction a été donnée aux services départementaux afin que l'examen par les CDOA puisse reprendre très rapidement. Ce régime transitoire restera en vigueur jusqu'à la parution du nouveau dispositif. Sont également concernés par ces dispositions : les jeunes en cours d'installation dont le CTE conditionne une aide à la transmission ou à l'installation, les dossiers dont le report ferait perdre la participation financière prévue par une collectivité locale ou territoriale dans le cadre des CTE, et enfin les demandeurs qui ont déjà réalisé leur investissement. S'agissant des agriculteurs engagés dans la démarche visant à signer un contrat territorial d'exploitation mais dont l'instruction n'avait pas été finalisée par la DDAF, leur dossier sera examiné au regard de nouvelles règles qui sont en cours de définition en concertation avec les organisations professionnelles agricoles représentatives. Le nouveau dispositif, qui prendra le relais des anciens CTE, devra être à la fois plus simple, plus équitable, plus efficace sur le plan environnemental et mieux encadré sur le plan budgétaire. Sur le plan environnemental, il s'agira de définir, territoire par territoire, les enjeux prioritaires et de traduire ceux-ci en des mesures types, qui seront proposées aux agriculteurs. Le nouveau dispositif devra être élaboré rapidement, de manière à ce que les services départementaux concernés puissent reprendre l'instruction des dossiers dans les meilleurs délais.

Données clés

Auteur : M. Kléber Mesquida

Type de question : Question écrite

Rubrique : Agriculture

Ministère interrogé : agriculture, alimentation et pêche

Ministère répondant : agriculture, alimentation et pêche

Dates :
Question publiée le 16 septembre 2002
Réponse publiée le 3 février 2003

partager