Eurotunnel
Question de :
M. Rudy Salles
Alpes-Maritimes (3e circonscription) - Union pour la Démocratie Française
M. Rudy Salles attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la colère des actionnaires d'Eurotunnel. La déconfiture du titre et du consortium franco-anglais, associée au désarroi des petits actionnaires, est telle que les pouvoirs publics ne peuvent plus rester inactifs sur ce dossier. Aujourd'hui, la gestion de la direction actuelle d'Eurotunnel est régulièrement mise en cause par les petits actionnaires, et notamment par l'intermédiaire de leur association l'ADACTE. En outre, suite à des fluctuations suspectes du titre, les rumeurs de manipulation du cours d'Eurotunnel se font de plus en plus persistantes. C'est pourquoi un certain nombre de députés se mobilisent aujourd'hui pour que, d'une part, une mission d'enquête parlementaire sur la déconfiture d'Eurotunnel voie le jour et que, d'autre part, l'autorité des marchés financiers ouvre une enquête sur les manipulations de cours alléguées. Les petits porteurs ayant déjà beaucoup perdu, il semble être du devoir de l'État français de mettre tout en oeuvre pour que le redressement du groupe intervienne le plus vite possible. C'est pourquoi il souhaiterait connaître sa position sur ce dossier
Réponse publiée le 13 mars 2007
La société Eurotunnel a négocié pendant de longs mois avec ses créanciers un plan de restructuration de sa dette afin d'alléger les charges financières, condition nécessaire pour assurer la pérennité de l'entreprise et ainsi préserver les intérêts des actionnaires. Ces négociations ont été naturellement longues et difficiles. Un accord préliminaire a été signé le 23 mai 2006 par les créanciers de premier rang, la société et un groupe d'investisseurs, dont la banque Goldman Sachs et l'investisseur australien Macquarie. À l'issue de cette signature, les discussions se sont poursuivies et ont vu émerger des propositions alternatives de la part d'autres catégories de créanciers. Faute d'accord global, la société Eurotunnel a souhaité voir repoussée la date de l'assemblée générale du 27 juillet 2006 et a obtenu du tribunal de commerce de Paris l'ouverture d'une procédure de sauvegarde afin de poursuivre les négociations. Eurotunnel a adressé un projet de plan de sauvegarde à ses créanciers dans le délai imparti par le tribunal de commerce de Paris. Les comités des créanciers et des fournisseurs créés dans le contexte de la sauvegarde ont approuvé ce plan le 27 novembre. Ce plan a ensuite été approuvé par les comités des créanciers les plus juniors, dits obligataires, le 14 décembre 2006. Les administrateurs judiciaires ont soumis, le 18 décembre, les propositions ainsi validées au tribunal de commerce qui les a homologuées le 15 janvier 2007. En outre, Eurotunnel a indiqué que le refinancement de la dette serait assuré à 70 % par le consortium Goldman Sachs-Deutsche Bank et à 30 % par Citigroup. Ces premiers accords constituent une avancée significative dans la mise en oeuvre du plan de restructuration. Concernant les actionnaires, ils auront la possibilité de participer à la restructuration en échangeant leurs actions contre des actions émises par la nouvelle société de tête du groupe Eurotunnel. L'ensemble de cette négociation, placée sous le contrôle du tribunal de commerce, a permis d'aboutir à un plan de réduction de la dette d'Eurotunnel, qui a été approuvé par le tribunal de commerce dans la mesure où l'ensemble des efforts qu'il prévoit, répartis sur toutes les parties prenantes, contribue au mieux à la sauvegarde des intérêts de la société, et donc de ses actionnaires. Pour leur part, les Gouvernements français et britannique ont suivi avec attention ces négociations dans le respect des dispositions du traité de Cantorbéry, qui exclut toute intervention financière des États. Les deux États ont encouragé en permanence la recherche d'une solution amiable, plus protectrice des intérêts des actionnaires et de la continuité du service public.
Auteur : M. Rudy Salles
Type de question : Question écrite
Rubrique : Sociétés
Ministère interrogé : économie
Ministère répondant : économie
Dates :
Question publiée le 22 décembre 2003
Réponse publiée le 13 mars 2007