Question écrite n° 30945 :
commerce international

12e Législature

Question de : M. Marc Joulaud
Sarthe (4e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Marc Joulaud appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la campagne qui a été lancée récemment et de manière conjointe par OSFAM, Amnesty International et le réseau d'action international des armes légères afin de sensibiliser l'opinion publique mondiale sur la nécessité d'un contrôle efficace et renforcé des ventes d'armes. L'ensemble de ces organisations souhaiteraient, en effet, que dans ce cadre puissent être examinées à l'échelon international les conditions et les modalités dans lesquelles pourrait être adoptée une convention-cadre sur les transferts internationaux d'armes et ceci d'ici à la conférence d'examen de l'ONU sur les armes légères en 2006. De même, ces associations réclament la création de nouveaux instruments internationaux interdisant le courtage, le transport, le financement et la production sous licence étrangère d'armes ainsi que le nécessaire développement de programmes d'actions en sollicitant en particulier les agences donatrices des pays producteurs d'armes. Dans ces conditions, il souhaiterait, également, connaître la position du gouvernement français sur cette campagne de sensibilisation mais aussi sur les différentes initiatives qui pourraient être prises au plan national ou au plan européen afin de favoriser un meilleur contrôle et un meilleur encadrement juridique de ce type de commerce dont les populations des pays qui sont concernés sont bien souvent les premières victimes. Il lui demande enfin les initiatives, d'ores et déjà, prises au plan national mais aussi celles qui pourraient être envisagées dans le cadre de l'Europe élargie dans la mesure où l'intégration de nouveaux pays au 1er janvier 2004 favorisera l'intégration d'anciens pays du bloc de l'Est dont les matériels militaires ont parfois pu faire l'objet de vente et de commerce sans que ceux-ci aient été organisés et contrôlés.

Réponse publiée le 27 avril 2004

La France a toujours fait preuve de la plus grande rigueur dans le domaine du contrôle des armements. Elle dispose de procédures de contrôle fiables et éprouvées. La situation interne des pays de destination, les risques de conflits régionaux, la possibilité que les matériels fournis soient détournés à des fins de répression interne sont pleinement pris en compte. Par ailleurs, la France respecte strictement ses engagements internationaux, en particulier les embargos décidés par les organisations dont elle est membre. Au niveau international, la France joue un rôle actif pour que les principes de vigilance et de rigueur qu'elle applique au plan interne s'imposent de la façon la plus large. Elle est à l'origine avec le Royaume-Uni du code de conduite européen sur les exportations d'armement. Elle est membre de l'arrangement de Wassenaar relatif au contrôle des exportations d'armes conventionnelles et de biens et technologies à double usage, qui regroupe trente-trois États parmi les principaux détenteurs de technologies avancées. Elle participe à de nombreuses initiatives visant à encadrer le commerce des armes. Elle apporte notamment un soutien politique et financier à la mise en oeuvre du moratoire de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) sur l'importation, l'exportation et la fabrication d'armes légères et de petit calibre. La France est favorable à ce que les principes essentiels relatifs au contrôle du commerce des armes soient agrées par le plus grand nombre possible de pays exportateurs. Il est néanmoins peu probable qu'une convention ou un traité permette d'atteindre ce but. C'est pourquoi, la France estime qu'un code de conduite international serait un objectif plus réaliste et davantage susceptible de rassembler un grand nombre de pays. Les États candidats à l'Union européenne, qui adhéreront au 1er mai 2004, participent d'ores et déjà pleinement aux travaux du groupe de travail de la PESC sur les armes conventionnelles (COARM). De nombreux séminaires ont été organisés à leur intention dans le domaine du contrôle des armes de guerre et matériels assimilés. Ces actions de sensibilisation se poursuivent avec les pays d'Europe centrale et orientale ainsi qu'avec les autres pays ayant vocation à rejoindre l'Union.

Données clés

Auteur : M. Marc Joulaud

Type de question : Question écrite

Rubrique : Relations internationales

Ministère interrogé : affaires étrangères

Ministère répondant : affaires étrangères

Dates :
Question publiée le 22 décembre 2003
Réponse publiée le 27 avril 2004

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