accises
Question de :
M. Thierry Mariani
Vaucluse (4e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Thierry Mariani appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales sur les menaces qui pèsent une nouvelle fois sur le statut fiscal spécifique qui caractérise les vins doux naturels d'appellation d'origine contrôlée (AOC), tels que le Muscat de Beaumes-de-Venise et le Rasteau. Il convient avant toute chose de souligner que ce régime fiscal particulier constitue la légitime contrepartie des contraintes inhérentes à la production des vins doux naturels. En effet, les vins doux naturels relèvent d'une famille de produits viticoles traditionnels respectant des conditions de production extrêmement rigoureuses. Ces conditions, ainsi que l'aridité naturelle des sols sur lesquels les vignes classées dans ces appellations sont cultivées, génèrent un coût de production élevé, qui ne peut, compte tenu de faibles rendements naturels, être compensé par un effet volume. C'est pourquoi la nouvelle offensive des producteurs de vins de liqueurs AOC (Pineau des Charentes et Floc de Gascogne) en vue d'obtenir l'harmonisation des droits d'accises inquiète grandement les productions de vins doux naturels AOC. Cela fait dix ans déjà que les producteurs de Pineau des Charentes et de Floc de Gascogne contestent la fiscalité des vins doux naturels AOC en pratiquant une grève fiscale et en saisissant à maintes reprises les tribunaux qui, de manière constante, ont considéré leur demande non recevable. C'est ainsi que, par deux fois déjà, la cour de Cassation a été amenée à confirmer que le particularisme des vins doux naturels justifiait un régime fiscal différent de celui des vins de liqueur. Aussi lui demande-t-il de bien vouloir lui indiquer la position qu'il entend tenir sur ce dossier afin d'assurer la pérennité du statut légitime des vins doux naturels AOC et d'éviter tout amalgame avec d'autres produits industriels, tels que les apéritifs à base de vin. - Question transmise à M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
Réponse publiée le 30 mars 2004
La différence de taxation qui existe actuellement entre les vins doux naturels et les vins de liqueurs résulte directement des dispositions de la directive 92/83/CEE du 19 octobre 1992 relative aux structures des alcools et boissons alcooliques. Cette différence de taxation permet de prendre en compte la situation particulière des productions de vins doux naturels à appellation. Ce traitement spécifique a été approuvé tant par la Cour de justice des Communautés européennes dans une décision du 7 avril 1987 que par deux arrêts de la Cour de cassation des 21 mars et 18 avril 2000. Dans ces conditions, le Gouvernement n'envisage pas de modifier le régime de taxation des produits intermédiaires prévu à l'article 402 bis du code général des impôts.
Auteur : M. Thierry Mariani
Type de question : Question écrite
Rubrique : Contributions indirectes
Ministère interrogé : agriculture, alimentation et pêche
Ministère répondant : économie
Dates :
Question publiée le 29 décembre 2003
Réponse publiée le 30 mars 2004