Question écrite n° 33195 :
exportations

12e Législature

Question de : Mme Ségolène Royal
Deux-Sèvres (2e circonscription) - Socialiste

Mme Ségolène Royal se fait l'écho auprès de M. le ministre délégué au commerce extérieur de l'inquiétude des viticulteurs charentais, qui se demandent si la baisse brutale du dollar ne va pas avoir des conséquences néfastes à court et moyen terme sur les ventes de cognac à l'exportation. En effet, au cours de l'année 2003, l'euro s'est apprécié de 22 % par rapport au dollar, ce qui a renchéri d'autant le prix de la bouteille de cognac pour le consommateur américain et, depuis le 1er janvier, l'évolution des monnaies s'est poursuivie. Si pour l'instant les perturbations monétaires n'ont eu que peu d'incidence sur les exportations de cognac, la plus grande expectative règne localement. Si l'euro ne baisse pas rapidement, les négociants exportateurs de cognac désireux de conserver leur marché vont être dans l'obligation de diminuer les prix à la production. Ainsi, le seul marché des États-Unis représente 40,2 % de l'ensemble des exportations et a crû de 234,3 % en dix ans : peut-on casser cette dynamique commerciale ? En conséquence, elle lui demande quelles mesures il compte prendre pour prévenir les conséquences négatives que pourrait avoir la hausse du dollar sur les exportations françaises.

Réponse publiée le 17 août 2004

Jusqu'à présent, grâce à leur dynamisme et à leur réactivité, les producteurs de cognac ont su augmenter leurs ventes de près de 14 % en volume. Malgré la hausse de l'euro, ces professionnels du cognac ont réussi à capter de nouveaux consommateurs et ainsi à élargir leur clientèle. Toutefois, conscient des difficultés que les perturbations monétaires pouvaient engendrer et du contexte particulier actuel, le ministre délégué au commerce extérieur a mis en oeuvre un plan de soutien aux exportations françaises dans vingt-cinq pays cibles. Le plan export consiste notamment à utiliser les fonds prélevés sur le dispositif du FASEP garantie (7 MEUR par an sur la période 2003-2005) pour financer une présence accrue des exportateurs français dans les salons à l'étranger. Le secteur des vins et spiritueux est l'un des principaux bénéficiaires de ces moyens nouveaux, avec un effort plus particulier sur le marché américain, compte tenu de la situation difficile connue par certains opérateurs. Les moyens vers les États-Unis ont ainsi été renforcés en 2004 : ils sont destinataires de 20 % des crédits redéployés. Le ministre délégué au commerce extérieur a aussi souhaité que dix volontaires internationaux en entreprises (VIE) soient subventionnés à 50 % de leur coût afin d'aider au suivi commercial aux États-Unis. Les VIE embauchés pour le compte de professionnels français seront placés auprès de leurs importateurs américains. Parallèlement, il existe la mise à disposition d'une information précise et actualisée sur les marchés étrangers. Le réseau des missions économiques à l'étranger répond à toutes les demandes des exportateurs, producteurs et négociants, sur la base soit d'une information sur mesure (recherche de partenaires, importateurs ou distributeurs), soit d'une information plus générale sur les grandes tendances du marché. Ce réseau s'articule avec Ubifrance. Cet organisme, qui anime et coordonne la plate-forme France de diffusion de l'information commerciale, a mis en place un espace sectoriel vins et spiritueux sur son réseau internet. Les opérateurs ont ainsi un accès direct à l'information et aux actions de cet organisme. Au-delà de son activité quotidienne, Ubifrance participe chaque année à cinq ou six salons professionnels (dont Vinexpo, Winefair, Vinisud...) et à une dizaine de journées d'information et tables rondes par an, au cours desquels les experts d'Ubifrance et des missions économiques rencontrent des producteurs, des coopératives et des négociants. Cette activité commerciale est conjuguée avec un exercice de veille stratégique, qui associe Ubifrance et les missions économiques. Ubifrance édite ainsi un bulletin mensuel Veille internationale Vins et spiritueux, une étude annuelle sur les perspectives du marché mondial à horizon de cinq ans et un guide de l'exportateur de vins et spiritueux. En vente et en souscription, en coordination avec les interprofessions et l'Onivins, Ubifrance réalise également des panels de consommateurs et de distributeurs, des études sur les habitudes de consommation, des analyses de linéaires et des études de circuits d'importation et de distribution. Et, à la demande de certaines interprofessions ou régions, des prestations sont également proposées par Ubifrance (missions d'acheteurs, veille concurrentielle, études de marché, observatoires). Enfin, les entreprises qui le souhaitent sont accompagnées sur les marchés étrangers grâce à l'organisation de missions d'acheteurs et de séminaires : au-delà du service d'organisation de missions que proposent les missions économiques, Ubifrance organise des séminaires d'exposition/dégustation à l'étranger. En 2005, Ubifrance proposera à une quarantaine de professionnels de vins et spiritueux français des « rendez-vous vins et spiritueux » avec cent cinquante acheteurs américains. Ces rendez-vous auront lieu à New York, Miami, Atlanta, Chicago et Los Angeles. Une partie du coût d'inscription sera subventionnée. Le ministre délégué au commerce extérieur a donc souhaité mettre en oeuvre un soutien spécifique aux exportations de vins et spiritueux, notamment sur le marché américain compte tenu de la situation particulière auxquels ils sont confrontés ou risque d'être confrontés.

Données clés

Auteur : Mme Ségolène Royal

Type de question : Question écrite

Rubrique : Commerce extérieur

Ministère interrogé : commerce extérieur

Ministère répondant : commerce extérieur

Dates :
Question publiée le 10 février 2004
Réponse publiée le 17 août 2004

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