Sénégal
Question de :
M. Jean-Paul Bacquet
Puy-de-Dôme (4e circonscription) - Socialiste
M. Jean-Paul Bacquet souhaite attirer l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les graves difficultés auxquelles sont actuellement confrontées les femmes de Casamance. En effet, dans le cadre du conflit qui oppose les forces de sécurité sénégalaises aux forces « rebelles » du Mouvement des forces démocratiques de Casamance, les femmes de Casamance sont les victimes expiatoires des deux parties. Amnesty International suit les femmes casamançaises dans leur lutte quotidienne et a interpellé Mme la ministre sénégalaise, commissaire aux droits de l'homme, qui a pris un certain nombre de positions officielles, notamment en ce qui concerne la peine de mort qui selon elle « s'inscrit dans une logique d'abolition graduelle mais irréversible ». Si l'on ne peut que se féliciter de cette décision, il convient cependant de rester très attentif à sa concrétisation rapide. En conséquence, il lui demande de lui préciser les actions que la France, au travers de son ministère, entend mener pour aider les femmes de Casamance.
Réponse publiée le 23 novembre 2004
Les femmes paient un lourd tribut dans le conflit en Casamance. Entre l'impunité et l'absence d'indemnisation, des dizaines de femmes dont les maris ont disparu après leur arrestation par les forces de sécurité ou leur enlèvement par les membres présumés du MFDC (mouvement des forces démocratiques de Casamance) se sont trouvées confrontées à la fois à l'incertitude quant au sort de leur époux et à de grandes difficultés économiques. Des ONG à la compétence reconnue en matière de droits de l'homme ont alerté l'opinion publique internationale sur cette situation. Si aujourd'hui la Casamance reste une zone de conflit de faible intensité, un apaisement réel est perceptible et les populations montrent une volonté de paix renforcée. Par ailleurs, les autorités sénégalaises ont pris des positions officielles allant dans le sens d'une abolition de la peine capitale. Le 15 juillet 2004, le président Abdoulaye Wade a fait une déclaration solennelle pour demander son abolition. Le conseil des ministres a salué cette initiative et a adopté un projet de loi à ce sujet. L'abolition de la peine de mort ne pouvant être séparée de la promotion et de la défense des droits de l'homme, de la femme et de l'enfant, la France soutient, au Sénégal et particulièrement en Casamance, de nombreux projets en ce sens qui sont menés par des associations sénégalaises.
Auteur : M. Jean-Paul Bacquet
Type de question : Question écrite
Rubrique : Politique extérieure
Ministère interrogé : affaires étrangères
Ministère répondant : affaires étrangères
Dates :
Question publiée le 17 février 2004
Réponse publiée le 23 novembre 2004