truffes
Question de :
M. Thierry Mariani
Vaucluse (4e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Thierry Mariani appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales sur la sécurité des conserveries de truffes. En effet, le 31 décembre 2003 une bande organisée a employé un système de camion bélier équipé d'un système de levage pour dérober entre cinquante et soixante kilos de truffes fraîches dans une conserverie de Puyméras, Vaucluse. Selon la brigade de gendarmerie de Vaison-la-Romaine, il s'agit du troisième braquage dont cette conserverie est victime. A l'heure où les truffes se négocient aux alentours de mille euros le kilogramme, il le prie de bien vouloir lui indiquer les mesures qu'il entend prendre pour renforcer la sécurité des conserveries de truffes et autres lieux rassemblant en grande quantité cette marchandise de grande valeur.
Réponse publiée le 15 juin 2004
Le département de Vaucluse compte un nombre important de producteurs de truffes. Nonobstant cela, la délinquance liée à ce domaine d'activités est relativement limitée. Ainsi, pour la période 2002-2003, six plaintes pour vols de truffes, dans les entreprises, dans les véhicules ou dans les champs ont été enregistrées par les unités de la gendarmerie nationale. Dans le cadre des vols avec effraction liés à cette production, l'établissement le plus visé est effectivement la société Plantin, implantée à Vaison-la-Romaine. Deux vols importants ont ainsi été commis en janvier 2002, puis en décembre 2003. Lors du premier fait, les auteurs ont utilisé un véhicule-bélier afin de pratiquer une ouverture pour pénétrer dans l'entrepôt. Le responsable de la société a pris d'importantes dispositions pour sécuriser son entreprise. Un fossé a été creusé sur une partie du pourtour de la propriété, la clôture a été renforcée et des blocs rocheux ont été mis en place de part et d'autre de l'entrée des bâtiments pour faire obstacle aux intrusions de véhicules. Le système de fermeture des différents accès aux locaux a été également renforcé de manière significative. Un second vol a été commis, le 29 décembre 2003, avec l'aide d'un poids lourd équipé d'un lève-bennes en guise de véhicule-bélier. De nouvelles mesures ont été prises : des bornes en béton de un mètre de diamètre ont été édifiées aux abords du bâtiment. Des caméras visionnant en permanence l'extérieur immédiat du site ont été posées, ainsi que des détecteurs de mouvement (filtrage électronique permettant de différencier un animal d'un humain). Dans cette entreprise, des systèmes d'alarme avec hurleur, des barrières électroniques d'accès au site à rayonnement infrarouge ainsi qu'une liaison avec un service de télésurveillance avec intervenant ont été mise en place. Un éclairage plus conséquent devrait prochainement être installé et, à très court terme (fin 2004), la construction d'un logement pour un gardien est également programmée. Au niveau de la gendarmerie nationale, des mesures particulières ont été prises pour tenter d'enrayer ce type de délinquance organisée qui est à mettre à l'actif de malfaiteurs spécialisés dans les ventes, sur le marché parallèle, de la réputée Tuber mélanosporum. Une surveillance quotidienne du site est ainsi assurée pendant la période de récolte des truffes. Des contacts réguliers avec la société et les agents de la société de gardiennage font partie des directives définies par le commandant de brigade territoriale. Au niveau du département de Vaucluse, le commandant de groupement, lorsqu'il bénéficie de renforts de gendarmes mobiles en sécurisation, met systématiquement en place un détachement de sécurité et d'intervention (DSI) à huit sous-officiers sur la circonscription de la brigade territoriale de Valréas. La mise en place de ce DSI dans ce secteur permet au commandant de compagnie d'Orange de mettre en surveillance sur d'autres sites sensibles également, tels que Vaison-la-Romaine, le PSIG (peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie) de cet arrondissement. En outre, les vols de truffes se déroulant nuitamment, le commandant de groupement a donné comme directives, dans le cadre du plan d'action 2004-2005, d'augmenter le pourcentage des services nocturnes. Déjà en progression en fin 2003 (13 % de l'activité totale des unités), il a été fixé à 14 % avec pour but principal de lutter contre la délinquance nocturne, dont les vols de truffes.
Auteur : M. Thierry Mariani
Type de question : Question écrite
Rubrique : Agriculture
Ministère interrogé : intérieur
Ministère répondant : intérieur
Dates :
Question publiée le 24 février 2004
Réponse publiée le 15 juin 2004