Question écrite n° 34522 :
prêts

12e Législature

Question de : Mme Patricia Adam
Finistère (2e circonscription) - Socialiste

Mme Patricia Adam attire l'attention de Mme la secrétaire d'État aux personnes handicapées sur les multiples difficultés rencontrées par les personnes handicapées s'agissant de l'obtention de prêts à la consommation. En effet, ces personnes subissent un traitement inhumain et discriminatoire, notamment à travers des questionnaires médicaux auxquels les soumettent les établissements de crédits. L'existence et la grande brutalité de ces questionnaires sont régulièrement mis en avant par les associations concernées par la défense des personnes handicapées pour illustrer cette situation. Des examens lourds et contraignants sont également exigés aux frais de la clientèle handicapée. Par ailleurs, la convention Belorgey, signée il y a deux ans, assurant aux malades l'accès au crédit, n'a jamais été appliquée dans son intégralité. Compte tenu de ces circonstances, elle lui demande quelles perspectives elle entend donner à son action ministérielle au regard de ce constat. - Question transmise à M. le ministre de la santé et de la protection sociale.

Réponse publiée le 17 août 2004

Les pratiques de discrimination fondées sur des critères de santé ou de handicap aboutissent à des situations d'exclusion qui ne sont pas acceptables. Une convention entre les assureurs, les banques et l'État « visant à améliorer l'accès à l'emprunt et à l'assurance des personnes présentant un risque de santé aggravé », avait été signée le 19 septembre 2001 afin de corriger cette situation. Une commission de suivi et de propositions avait été chargée de veiller à la bonne application des dispositions de la convention, de formuler toute recommandation jugée utile aux signataires et d'étudier tout sujet en rapport avec l'assurance des personnes présentant un risque de santé aggravé qui susciterait des difficultés non résolues par la convention. Par la suite, la loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 a élargi à la discrimination en raison des caractéristiques génétiques, l'interdiction de toute discrimination fondée sur l'état de santé et le handicap déjà prévue par l'article 225-1 du code pénal (art. 4). Cette loi comporte aussi des dispositions relatives « à l'assurance des personnes exposées à un risque aggravé du fait de leur état de santé », visant plus particulièrement la couverture des risques d'invalidité et de décès dans le cadre de l'obtention d'un prêt à la consommation, immobilier ou à caractère professionnel (art. 98). Il est indispensable d'observer les conditions dans lesquelles l'ensemble de ces dispositions s'appliquent concrètement et de vérifier si des personnes handicapées se heurtent encore à des difficultés tenant à des refus de couverture de risques, ne pouvant ainsi accéder à la propriété de leur logement ou à des achats d'équipements faute d'accès au crédit. C'est pourquoi les acteurs concernés ont récemment été réunis à l'initiative du délégué interministériel aux personnes handicapées pour faire un point sur les difficultés qui demeurent. Il a été demandé en particulier aux associations représentatives des personnes handicapées de relayer les cas portés à leur connaissance afin de mieux mesurer l'ampleur des problèmes qui peuvent continuer à se poser. Sur la base des enseignements qui seront tirés de ces consultations et de l'analyse des situations repérées, il sera alors possible de déterminer quelle stratégie il conviendra d'adopter pour favoriser les initiatives permettant aux particuliers et aux associations qui les représentent de faire valoir plus efficacement leurs droits.

Données clés

Auteur : Mme Patricia Adam

Type de question : Question écrite

Rubrique : Assurances

Ministère interrogé : personnes handicapées

Ministère répondant : santé

Dates :
Question publiée le 24 février 2004
Réponse publiée le 17 août 2004

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