Réponse publiée le 15 juin 2004

Les enquêtes d'opinion prévoyant une forte abstention du corps électoral à l'occasion des élections cantonales et régionales ont été démenties par les résultats. En effet, la participation du 21 mars 2004 aux élections cantonales (64,1 % des électeurs inscrits) est supérieure de 3,6 points à celle du dernier scrutin équivalent (60,5 % le 15 mars 1998), comme le montre le tableau n° 1 ci-dessous. Elle se situe à un niveau plus élevé que la moyenne des premiers tours depuis 1970 (62,6 %). Elle se rapproche même du taux de 65,1 % enregistré le 5 juin 2002 lors du premier tour des élections législatives, l'écart entre un scrutin local et un scrutin national étant parmi l'un des plus faibles. Par ailleurs, la participation a augmenté dans les cantons en ballottage, ce qui constitue un changement de comportement électoral par rapport aux élections cantonales de 1992, 1994, 1998 et 2001 et un retour à la situation observée entre 1970 et 1988. S'agissant des élections régionales, dont la participation est donnée dans le tableau n° 2 ci-dessous, le scrutin de 2004 s'est soldé par une baisse des abstentions, contrairement à une tendance régulièrement observée entre 1986 et 1998. L'institution d'un second tour n'a pas provoqué une diminution du nombre de votants. C'est le phénomène inverse qui s'est produit avec une progression de 3,5 points entre les deux tours et une participation de 65,7 % des inscrits le 28 mars 2004, ce chiffre étant situé dans la « fourchette » haute des scrutins locaux. Enfin, les élections cantonales continuent de mobiliser proportionnellement plus d'électeurs que les élections régionales, tout comme en 1998. On ne peut donc conclure à une hausse définitive et structurelle du taux d'abstention ni à un désintérêt pour les scrutins locaux. Les débats au Sénat puis à l'Assemblée nationale à l'occasion de la seconde lecture du projet de loi relatif aux libertés et aux responsabilités locales devraient permettre aux Français de mieux appréhender le rôle de chacune des collectivités. Tableau n° 1