remboursement
Question de :
M. Jean-Louis Idiart
Haute-Garonne (8e circonscription) - Socialiste
M. Jean-Louis Idiart attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur la suppression de l'exonération du ticket modérateur après des actes de chirurgie cotés K 50. Le 100 % post-opératoire a été supprimé après tous les actes de chirurgie, des plus légers aux plus lourds. La part non-remboursée a été transférée aux mutuelles sans aucune concertation, avant même que l'avis du haut conseil pour l'avenir de l'assurance maladie ne soit rendu. Ainsi, les assurés sociaux sans mutuelle (8 % de la population) ne pourront pas se payer des actes de rééducation, après de la chirurgie, chez les masseurs-kinésithérapeutes libéraux, sauf s'ils vont en centre de rééducation (CRF), ces derniers n'étant pas touchés par cette mesure de déremboursement. De précédentes études avaient montré que les placements non justifiés en CRF représentaient une dépense inutile de plus de deux milliards d'euros (plus que la dépense globale pour la masso-kinésithérapie de ville). Cette nouvelle mesure va donc augmenter les placements injustifiés en CRF et donc augmenter le déficit de l'assurance maladie tous en restreignant le libre accès aux soins de ceux qui ne peuvent pas se payer des mutuelles qui vont voir encore leur cotisation augmentée, des dépenses de santé leur étant transférées sans contre-partie. Il lui demande en conséquence de bien vouloir lui faire connaître son sentiment sur ce problème et les mesures tant législatives que réglementaires qu'il est prêt à prendre afin de lui apporter une solution.
Réponse publiée le 12 octobre 2004
Le décret du 18 décembre 2003 relatif à la participation de l'assuré aux frais de soins, entré en vigueur au 1er janvier 2004, a recentré le périmètre de l'exonération du ticket modérateur sur les actes les plus coûteux, c'est-à-dire dont la cotation est supérieure ou égale à 50 (soit, pour les actes côtés K 50, 96) et sur les frais d'hospitalisation liés à ces actes. Il en résulte que les actes, dont le coefficient à la nomenclature générale des actes professionnels est égal ou supérieur à 50, sont exonérés du ticket modérateur, pour eux-mêmes et entraînent l'exonération des frais d'hospitalisation s'ils interviennent au cours d'une hospitalisation ou pendant une période d'hospitalisation consécutive et en lien direct avec une hospitalisation au cours de laquelle a été effectué un acte égal ou supérieur à 50. Les actes et prestations réalisés avant ou après le séjour hospitalier et qui ne donnent pas lieu à la réalisation d'actes onéreux sont donc pris en charge par l'assurance maladie dans les conditions de droit commun et le patient doit s'acquitter du ticket modérateur. Cette nouvelle réglementation ne modifie pas les règles du tiers payant. Toutefois, en pratique, le mécanisme du tiers payant résulte souvent d'accords locaux entre les praticiens et les caisses d'assurance maladie qui lient tiers payant et exonération de ticket modérateur. Ainsi certaines professions comme les transporteurs ont pu être amenées à modifier les modalités de tiers payant dans les cas où les personnes ne bénéficient plus de l'exonération du ticket modérateur. Par ailleurs, des aménagements sont actuellement en discussion en vue de pallier les difficultés subsistantes qui pèseraient sur les professionnels. Enfin, les bénéficiaires d'une exonération du ticket modérateur, à titre personnel (personnes atteintes d'une affection de longue durée, femmes enceintes), continuent d'être pris en charge à 100 % et la réforme relative au K 50 est sans incidence sur la situation de ces personnes. De même, les dépenses des personnes couvertes par la couverture maladie universelle complémentaire demeurent prises en charge intégralement par ce dispositif et aucune avance de frais ne peut leur être demandée. Par ailleurs, le ministre rappelle que le Gouvernement a décidé la mise en place d'un crédit d'impôt permettant d'aider les personnes dont les revenus sont légèrement supérieurs au plafond de la CMU à acquérir une couverture complémentaire de qualité.
Auteur : M. Jean-Louis Idiart
Type de question : Question écrite
Rubrique : Assurance maladie maternité : prestations
Ministère interrogé : santé
Ministère répondant : santé
Dates :
Question publiée le 9 mars 2004
Réponse publiée le 12 octobre 2004