Question écrite n° 35433 :
frais pharmaceutiques

12e Législature

Question de : M. Jean Roatta
Bouches-du-Rhône (3e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Jean Roatta attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur la question de la fixation du taux de remboursement de l'ensemble des médicaments homéopathiques à 35 %. En effet, certes, dans le dessein légitime d'accomplir une mission capitale pour la sauvegarde du système de soins français, il s'engage, avec courage et volonté, dans une quête fondamentale de résorption des déficits de la sécurité sociale, toutefois, en l'occurrence, la mesure de réduction du taux de remboursement affecte, d'une part, un type de médication particulièrement prisé et apprécié par un nombre important de Français, et, d'autre part, un secteur industriel national leader mondial dans son domaine, dont la rentabilité a déjà été affectée par quinze années de blocage des prix. Aussi, il souhaiterait savoir s'il est envisageable que le Gouvernement puisse concevoir de reconsidérer les conditions de remboursement des médicaments homéopathiques.

Réponse publiée le 1er juin 2004

L'attention du ministre de la santé et de la protection sociale est appelée sur la baisse de 65 à 35 % du taux de remboursement par l'assurance maladie des produits homéopathiques. Les arguments économiques, financiers, scientifiques et médicaux avancés en faveur du remboursement au taux initial appellent les réponses suivantes. D'un point de vue économique, le risque que la baisse du taux de remboursement ne génère un transfert des prescriptions homéopathiques vers des prescriptions plus coûteuses n'a jamais été démontré lors de baisses de taux de remboursement antérieures, du fait principalement d'une couverture complémentaire maladie largement étendue dans notre pays. De plus, les assurés qui ne disposeraient pas de couverture complémentaire n'auraient aucun intérêt financier à se tourner vers des produits allopathiques dont le taux de remboursement, s'agissant de maladies bénignes, est dans la plupart des cas le même que pour l'homéopathie. Sur un plan financier, il est également indiqué que cette mesure serait pénalisante pour les patients qui, justement, coûtent le moins cher à l'assurance maladie. Sur ce point, il faut rappeler que le choix du taux de remboursement est fixé en fonction de critères médicaux. Sur le plan scientifique et médical, l'homéopathie n'a fait l'objet d'aucune évaluation scientifique avant d'être admise au remboursement. En l'absence d'analyses scientifiques de la performance des produits, il était cohérent de s'inscrire dans la règle qui prévoit un taux de prise en charge à 35 % pour les médicaments n'intervenant pas dans une pathologie grave, cas le plus fréquent pour les médicaments homéopathiques.

Données clés

Auteur : M. Jean Roatta

Type de question : Question écrite

Rubrique : Assurance maladie maternité : prestations

Ministère interrogé : santé

Ministère répondant : santé

Dates :
Question publiée le 9 mars 2004
Réponse publiée le 1er juin 2004

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