Réponse publiée le 25 mai 2004

Il convient d'observer qu'en raison de l'état de la menace terroriste élevée, le niveau orange du plan Vigipirate a été mis en place depuis les attentats de Madrid pour l'ensemble du territoire français, certains secteurs particulièrement sensibles (gares, sites aéroportuaires) étant même situés au niveau rouge. Par ailleurs, les récents attentats meurtriers commis à Madrid le 11 mars 2004 et le démantèlement de cellules terroristes préparant des actions violentes d'envergure en Grande-Bretagne montrent que les pays de l'Union européenne demeurent dans leur globalité des objectifs privilégiés de la mouvance « jihadiste internationale ». En ce qui concerne plus précisément l'île de la Réunion, l'état de la menace est d'un niveau identique à celui de la métropole, ce département cumulant deux caractéristiques propres à susciter des opérations terroristes : son appartenance à la communauté française et un fort potentiel touristique, qui, comme l'ont démontré les attentats de Bali en octobre 2002, est particulièrement attractif pour la mouvance salafiste se réclamant de l'idéologie d'Al Qaïda. Ainsi, les services spécialisés français ont interpellé en juin 2003 à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle un ressortissant marocain qui se rendait sur l'île de la Réunion afin de procéder à des reconnaissances, dans le but de commettre un attentat à la bombe contre un complexe touristique. Cet individu avait auparavant suivi une formation paramilitaire en Afghanistan et en Bosnie, et entretenait des relations avec des membres d'Al Qaïda impliqués dans d'autres actions terroristes. Aucun élément spécifique ne permet actuellement d'indiquer qu'une menace ciblée et précise pèse sur le département de la Réunion.