bureaux de vote
Question de :
M. Patrick Labaune
Drôme (1re circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Patrick Labaune appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales sur le fait qu'un candidat à une élection puisse tenir un bureau de vote. Cette situation peut porter atteinte dans certains cas à la neutralité du bureau de vote et ainsi influencer les électeurs. C'est pourquoi il lui demande s'il envisage d'interdire la tenue d'un bureau de vote par un candidat concerné par l'élection.
Réponse publiée le 9 novembre 2004
L'article R. 43 du code électoral prévoit que les bureaux de vote sont présidés par les maires, adjoints et conseillers municipaux dans l'ordre du tableau. La jurisprudence considère même qu'il s'agit d'une obligation inhérente aux fonctions des conseillers municipaux, qui peuvent se voir privés de leur mandat s'ils refusent d'accomplir cette tâche. Il convient d'observer que, dans l'exercice de ces fonctions, le président du bureau de vote est tenu à la plus stricte neutralité et que sa qualité de candidat ne doit donc pas influer sur l'exercice de cette mission, sous peine d'altérer la sincérité du scrutin, ce qui pourrait conduire le juge à annuler les élections. La composition du bureau de vote garantit, par ailleurs, son pluralisme, le président exerçant sa fonction sous le contrôle permanent de assesseurs désignés par les candidats. Ce système de contrôle réciproque fait partie de la tradition républicaine et le juge de l'élection a pour mission de sanctionner les manquements éventuels. Le recours à des élus pour présider les bureaux de vote permet, en outre, d'assurer que les fonctions soient tenues par des personnes disposant d'un minimum de formation et d'autorité. Dans ces conditions, un dispositif interdisant aux élus candidats de présider les bureaux de vote serait difficilement applicable, notamment dans le cas des élections municipales où les conseillers municipaux peuvent être candidats à leur réélection. C'est pourquoi aucune modification du code électoral n'est envisagée sur ce point.
Auteur : M. Patrick Labaune
Type de question : Question écrite
Rubrique : Élections et référendums
Ministère interrogé : intérieur
Ministère répondant : intérieur
Signalement : Question signalée au Gouvernement le 2 novembre 2004
Dates :
Question publiée le 11 mai 2004
Réponse publiée le 9 novembre 2004