Question écrite n° 38898 :
journée nationale du souvenir des anciens combattants et victimes morts pour la France en Afrique du Nord

12e Législature

Question de : M. Éric Raoult
Seine-Saint-Denis (12e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Éric Raoult attire l'attention de M. le ministre délégué aux anciens combattants sur la commémoration de la fin de la guerre d'Algérie. En effet, l'expérience de la célébration du 5 décembre dernier, dans de nombreuses communes a montré que la fracture n'était pas résorbée entre les partisans du 19 mars 1962 et tous ceux qui ne voyaient pas dans la célébration de cette date, le symbole de la mémoire de tous les combattants d'AFN. Dès lors, plusieurs villes ont révélé une véritable division du monde combattant en AFN, par des actions de boycott du 5 décembre par une association, qui répondaient d'ailleurs à celles d'autres associations qui avaient fait de même par le passé, à l'égard de la commémoration du 19 mars 1962. Cette commémoration des accords d'Évian qui n'avait, par ailleurs, jamais été officialisée depuis 1981, tant la passion est encore vive dans notre pays sur la guerre d'Algérie. Malgré le courage du Président de la République et du secrétaire d'État aux anciens combattants, il n'en reste pas moins que c'est l'actuel gouvernement qui porte la responsabilité de cette nouvelle et vaine polémique qui divise les anciens combattants d'AFN, sur le caractère emblématique du 19 mars. Si les motivations du choix du 5 décembre sont compréhensibles, il conviendrait toutefois de prendre en compte les réalités du dossier par une solution de compromis qui permettrait éventuellement l'alternative de reconnaissance des 2 dates du 19 mars et du 5 décembre, comme les 2 dates officielles de célébration de la guerre d'Algérie. Ainsi ces 2 dates, officiellement célébrées, permettraient de réunir l'ensemble du monde combattant dans sa diversité. Il lui demande donc de bien vouloir lui préciser sa position sur cette proposition.

Réponse publiée le 27 juillet 2004

Le ministre entend préciser à l'honorable parlementaire que l'instauration d'une Journée nationale d'hommage aux morts pour la France de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, le 5 décembre, est une décision importante qui marque l'aboutissement logique d'un processus de concertation long, serein et approfondi. Au terme des travaux de la commission, présidée par M. Jean Favier, la date du 5 décembre a suscité l'adhésion quasi unanime des associations les plus représentatives du monde combattant. Avec ce choix, le Gouvernement réaffirme sa volonté de sortir des débats sur la date de la fin de la guerre d'Algérie pour que la République rende enfin, plus de quarante ans après la fin des conflits, l'hommage qu'ils méritent aux 24 000 morts pour la France en Afrique du Nord. Le 5 décembre concerne les trois conflits d'Afrique du Nord. C'est un hommage qui s'adresse aux combattants morts pour la France en Algérie, mais aussi au Maroc et en Tunisie. S'agissant des dates choisies jusqu'à présent par les associations, elles conserveront leur statut ainsi que la signification que celles-ci souhaitent leur donner. Enfin, le ministre se réjouit que les cérémonies organisées à Paris et sur l'ensemble du territoire, le 5 décembre 2003, aient réuni le monde combattant en grand nombre.

Données clés

Auteur : M. Éric Raoult

Type de question : Question écrite

Rubrique : Cérémonies publiques et fêtes légales

Ministère interrogé : anciens combattants

Ministère répondant : anciens combattants

Dates :
Question publiée le 11 mai 2004
Réponse publiée le 27 juillet 2004

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