divorce
Question de :
M. Jean-Marc Roubaud
Gard (3e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Jean-Marc Roubaud appelle l'attention de Mme la ministre de la famille et de l'enfance sur les conséquences de la résidence alternée pour les enfants en bas âge. Suite à des séparations de couples, les enfants sont soumis à des rythmes d'alternance de leur domicile, conformément aux souhaits des parents. Ce système de garde demande des qualités d'adaptations importantes aux enfants, souvent au-dessus de leur capacité, incompatibles avec leurs besoins psychoaffectifs et leur développement de base. En conséquence, il demande si elle entend prendre des mesures en la matière afin d'encadrer ce droit dans un calendrier de visite et d'hébergement progressif établi par des pédopsychiatres spécialistes du développement de l'enfant. - Question transmise à M. le garde des sceaux, ministre de la justice.
Réponse publiée le 16 novembre 2004
Le garde des sceaux, ministre de la justice, fait connaître à l'honorable parlementaire que la loi n° 2002-305 du 4 mars 2002 relative à l'autorité parentale, en introduisant la possibilité de fixer la résidence d'un mineur en alternance au domicile de chacun de ses parents, a élargi l'éventail des modalités d'organisation de la vie de l'enfant, en permettant ainsi de mieux adapter les décisions aux diverses réalités familiales. Le législateur n'a cependant pas entendu privilégier telle ou telle modalité de résidence. Ainsi, aux termes de l'enquête menée par la chancellerie au cours du dernier trimestre 2003 sur les décisions rendues par les juges aux affaires familiales en matière de résidence alternée, il apparaît que ce dispositif reste un mode d'organisation de la vie de l'enfant peu fréquent. En effet, seules 10 % des procédures mettant en cause la résidence des enfants mineurs donnent lieu à une demande d'alternance, qu'elle émane des deux parents ou d'un seul. Après la séparation, il importe à la fois de préserver les liens des deux parents avec leurs enfants et de protéger ces derniers de tout risque d'instabilité. Dans la recherche de cet équilibre délicat, le seul critère qui doit être retenu est celui de l'intérêt de l'enfant. Cette appréciation suppose dans tous les cas un examen le plus exhaustif possible de l'ensemble des éléments propres à une affaire. Les juges ont ainsi toute faculté pour organiser des calendriers de visite adaptés et, dans les situations les plus complexes, pour ordonner des mesures d'investigation ou entendre le mineur. Ces dispositions forment un ensemble souple et équilibré qu'il n'apparaît pas opportun de modifier.
Auteur : M. Jean-Marc Roubaud
Type de question : Question écrite
Rubrique : Famille
Ministère interrogé : famille et enfance
Ministère répondant : justice
Dates :
Question publiée le 11 mai 2004
Réponse publiée le 16 novembre 2004