Question écrite n° 40645 :
réglementation

12e Législature

Question de : M. Émile Blessig
Bas-Rhin (7e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Émile Blessig appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales sur la situation des artisans des métiers de bouche qui souhaiteraient cultiver leur matière première. Á l'heure actuelle, il existe un certain nombre d'agriculteurs qui, à partir des produits qu'ils récoltent, commercialisent des produits de la ferme (charcuterie, pain, pâtisserie) sur des marchés spécifiques. Cette pratique est particulièrement vraie dans le domaine de l'agriculture biologique. Par ailleurs, en milieu rural, un certain nombre d'artisans de métier de bouche sont intéressés par la continuité de la chaîne alimentaire. Dans cette perspective, ils souhaiteraient pouvoir, à titre accessoire à leur activité principale, cultiver par exemple quelques céréales pour un boulanger. Si pour l'agriculteur qui souhaite diversifier sa production et vendre des produits de sa fabrication cela ne pose pas de problèmes, force est de constater qu'il n'en est pas de même pour l'artisan qui envisage de cultiver ses matières premières. La question qui se pose est celle de la réglementation du droit des sols, de l'accès au terrain pour un artisan, que ce soit à titre de locataire ou d'acquéreur. Par conséquent, il aimerait savoir à quelles conditions en l'état actuel de la réglementation une telle démarche est possible et, si elle ne l'est pas, si un assouplissement de la réglementation est envisageable.

Réponse publiée le 24 août 2004

Dans le cadre de la réglementation du contrôle des structures, les mises en valeur de biens agricoles peuvent être soumises à une autorisation d'exploiter, notamment lorsque ces opérations sont effectuées par des personnes pluriactives ou ne possédant pas la capacité et l'expérience professionnelle requises. À ce titre, les artisans des métiers de bouche peuvent être effectivement soumis à cette procédure. Toutefois, il convient de souligner que, dans tous les cas, quel que soit le demandeur, cette réglementation est fondée sur le simple principe d'un contrôle préalable et non pas d'un refus systématique. La décision préfectorale, qu'elle soit d'autorisation ou de refus d'exploiter, devra en effet être motivée, après examen selon les critères légaux prévus et plus particulièrement en fonction du schéma directeur des structures qui définit les objectifs de chaque département en la matière. Ainsi, rien ne s'oppose à ce qu'un artisan boucher, boulanger ou autre puisse avoir une réponse favorable à une demande d'autorisation d'exploiter une terre agricole en vue d'exercer une activité agricole complémentaire à celle de son métier principal. De façon plus générale, à l'occasion de la prochaine loi de modernisation agricole, les modalités actuelles du contrôle des structures seront réexaminées, notamment dans le souci de permettre une meilleure adaptation de cette réglementation au contexte agricole actuel, qui voit se développer des formes diversifiées d'agriculture.

Données clés

Auteur : M. Émile Blessig

Type de question : Question écrite

Rubrique : Agriculture

Ministère interrogé : agriculture, alimentation et pêche

Ministère répondant : agriculture, alimentation et pêche

Dates :
Question publiée le 1er juin 2004
Réponse publiée le 24 août 2004

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