Question écrite n° 41197 :
permis de construire

12e Législature

Question de : M. Frédéric Reiss
Bas-Rhin (8e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Frédéric Reiss attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur les contradictions entre une politique de promotion des énergiesrenouvelables et les appréciations des demandes de travaux et de permis de construire rendues par les architectes des Bâtiments de France. En vertu tant des articles 13 bis et 13 ter de la loi modifiée du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques que de l'article R. 421-38-4 du code de l'urbanisme, les projets de travaux situés dans le champ de visibilité d'un édifice classé ou inscrit sont soumis à autorisation préalable de l'autorité administrative compétente délivrée sur avis conforme de l'architecte des Bâtiments de France. Lorsqu'ils sont saisis en application de ces dispositions, les architectes des Bâtiments de France doivent vérifier que les projets qui leur sont soumis ne génèrent pas de problème de covisibilité avec des édifices protégés. Mais les architectes des Bâtiments de France, lorsqu'ils attribuent un avis négatif, peuvent-ils le justifier en raison de panneaux solaires, à l'heure où la France souhaite atteindre l'objectif fixé par la directive européenne de septembre 2001 de 22 % de production d'électricité d'origine renouvelable dans l'Union européenne à l'horizon 2010, contre 15 % aujourd'hui ? Aussi il souhaiterait avoir son avis sur les incompatibilités entre les avis des architectes des Bâtiments de France qui disposent, certes, de par leur formation initiale et leur expérience, d'une solide capacité d'expertise en matière de qualité architecturale et urbaine, de paysages et de sites et l'investissement de la France dans des programmes type : « Face Sud pour les biotoits intelligents », dont l'objectif est d'atteindre un million de mètres carrés de capteurs solaires en 2010, 200 000 chauffe-eau solaires par an et 50 000 toits photovoltaïques par an.

Réponse publiée le 10 août 2004

En vertu des articles L. 621-31 et L. 621-32 du code du patrimoine, les projets de travaux situés dans le champ de visibilité d'un édifice classé ou inscrit sont soumis à l'autorisation préalable de l'autorité administrative compétente après avis conforme de l'architecte des Bâtiments de France. Lorsqu'ils sont saisis en application de ces dispositions, les architectes des Bâtiments de France doivent vérifier que les projets qui leur sont soumis ne portent pas atteinte à la présentation esthétique des édifices protégés et de leurs abords. Le travail, souvent difficile et sensible, effectué par les architectes des Bâtiments de France s'inscrit notamment dans le cadre des dispositions du décret n° 79-180 du 6 mars 1979 instituant des services départementaux de l'architecture, qui attribuent à ces derniers la mission de « promouvoir une architecture et un urbanisme de qualité s'intégrant harmonieusement dans le milieu environnant ». En ce qui concerne plus particulièrement les panneaux solaires, les architectes des Bâtiments de France s'assurent de l'insertion harmonieuse de ces derniers dans leur environnement architectural et paysager et sont, parfois, amenés à rendre des avis négatifs lorsque cette insertion n'est pas assurée. Les architectes des Bâtiments de France ne sont toutefois consultés sur la pose de panneaux solaires que dans les espaces protégés, qui ne représentent que 3 % du territoire Français. Leur intervention ne saurait en conséquence entraver la politique nationale de promotion des énergies renouvelables. Toutefois, une réflexion globale sur la qualité architecturale de ce type de panneaux s'avère nécessaire en vue de préserver la qualité des paysages français, garante, en particulier, de l'attrait touristique de notre pays et du cadre de vie des français. Cette réflexion devra être menée sous la forme d'une concertation entre les fabricants et les architectes des Bâtiments de France afin de déterminer des modèles d'insertion de ce type de panneaux qui soient harmonieux en milieu urbain et rural ainsi que dans des cadres architecturaux contemporains et traditionnels.

Données clés

Auteur : M. Frédéric Reiss

Type de question : Question écrite

Rubrique : Urbanisme

Ministère interrogé : culture et communication

Ministère répondant : culture et communication

Dates :
Question publiée le 15 juin 2004
Réponse publiée le 10 août 2004

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