réforme
Question de :
Mme Ségolène Royal
Deux-Sèvres (2e circonscription) - Socialiste
Mme Ségolène Royal rappelle à M. le ministre de la santé et de la protection sociale l'inégalité de la réforme des retraites concernant les femmes fonctionnaires, qui ne bénéficieront pas de bonifications pour enfant. Rien n'a été fait à ce sujet. Le conseil d'orientation des retraites vient de rappeler cruellement cette erreur. Un droit de départ est censé être accordé à tous ceux qui ont commencé à travailler tôt : mais les conditions sont très restrictives dans le privé, et la chose est impossible dans le secteur public. Enfin, nos concitoyens ont droit à une information claire sur leur retraite. En conséquence, elle lui demande de rapidement mettre en oeuvre ces exigences.
Réponse publiée le 25 janvier 2005
Les bonifications pour enfants prises en compte pour la retraite des fonctionnaires, l'extension du droit à la retraite anticipée pour ceux ayant eu une longue carrière et la mise en oeuvre du droit à l'information des assurés sur la retraite figurent parmi les principales mesures de la loi du 21 août 2003 portant réforme des retraites. S'agissant des bonifications pour enfants, la loi a modifié diverses dispositions relatives aux avantages familiaux entrant dans le calcul des droits à pension des fonctionnaires afin de respecter la jurisprudence communautaire en matière d'égalité de traitement entre hommes et femmes, tout en préservant au mieux les intérêts des mères de famille. La finalité de ces avantages familiaux étant de compenser des préjudices professionnels résultant d'interruptions d'activité dans le déroulement de la carrière, il a paru légitime de lier l'attribution de la bonification pour enfants à la cessation ou à l'interruption d'activité de l'agent, homme et femme, et de se référer en conséquence aux congés statutaires liés à la naissance, la petite enfance, voire la maladie de l'enfant. En outre, afin de ne pas porter préjudice aux femmes dont l'âge de départ à la retraite était conditionné par l'attribution de la bonification pour enfants avant la réforme, la loi et le décret d'application (décret n° 2003-1305 du 26 décembre 2003) ont prévu des dispositions spécifiques pour les enfants nés avant le 1er janvier 2004. Ainsi le bénéfice d'une bonification d'un an est-il maintenu dès lors que l'activité a été interrompue de façon continue pendant au moins deux mois dans le cadre d'un congé de maternité ou d'adoption, d'un congé parental ou de présence parentale ou d'une disponibilité pour élever un enfant de moins de 8 ans. Ce même avantage d'un an par enfant est également accordé aux femmes fonctionnaires ayant accouché au cours de leurs années d'études, antérieurement à leur entrée dans la fonction publique, dès lors que le recrutement est intervenu dans un délai de deux ans après l'obtention du diplôme nécessaire pour se présenter au concours (articles 48 de la loi du 21 août 2003 et b bis du premier alinéa de l'article L. 12 du code des pensions civiles et militaires de retraite). Pour les femmes qui ne remplissent pas ces conditions mais ont relevé d'une autre régime d'assurance vieillesse où existent des avantages comparables, c'est à cet autre régime qu'il revient d'attribuer ces avantages. Ainsi, dans le cas d'une affiliation au régime général, chaque enfant peut ouvrir droit à une majoration de durée d'assurance de huit trimestres. Enfin, il convient d'indiquer qu'une réflexion est actuellement menée afin de rechercher la meilleure solution qui pourrait être apportée à la situation des femmes ne pouvant bénéficier d'aucune des dispositions précitées. Concernant la retraite anticipée pour les fonctionnaires ayant commencé à travailler jeunes et eu une longue carrière, la question de l'élargissement aux fonctionnaires des possibilités de retraite anticipée mises en place notamment pour les salariés du régime général et des régimes alignés a retenu l'attention du Gouvernement. Le Premier ministre a ainsi demandé au ministre chargé de la fonction publique de conduire une concertation avec les organisations syndicales représentatives des fonctionnaires sur la mise en place d'un dispositif de retraite anticipée avant l'âge de soixante ans pour les fonctionnaires ayant commencé à travailler jeunes et eu une longue carrière. À la suite de plusieurs rencontres, le ministre de la fonction publique a proposé un dispositif de retraite anticipée « longue carrières » pour les fonctionnaires respectant les principes d'équité et de responsabilité et reposant sur les modalités suivantes : tous les fonctionnaires ayant atteint l'âge de cinquante-neuf ans en 2004 et remplissant les conditions de durée de carrière pourront bénéficier d'un départ anticipé ; la montée en charge du dispositif est progressive jusqu'au 1er janvier 2008, comme le sont le plupart des dispositions de la réforme des retraites mises en oeuvre pour les fonctionnaires ; les modalités de détermination de la la notion « longue carrière » (durée cotisée, durée validée, durée d'activité au début de la carrière) sont identiques à celles applicables dans le régime général. Ainsi, à titre d'exemple, les bonifications et majorations, y compris à caractère familial, sont prises en compte dans la durée, validée mais non dans la durée de services ayant donné lieu à cotisation à la charge de l'agent. Ce dispositif se présente de la façon suivante :
DATE D'OUVERTURE | ÂGE DE DÉBUT de carrière | ÂGE DE DÉPART | DURÉE validée | DURÉE cotisée |
---|---|---|---|---|
1er janvier 2005 | moins de 17 ans | 59 ans | 42 ans | 40 ans |
1er janvier 2006 | moins de 16 ans | 58 ans | 42 ans | 41 ans |
1er janvier 2008 | moins de 16 ans | 56 ou 57 ans | 42 ans | 42 ans |
Auteur : Mme Ségolène Royal
Type de question : Question écrite
Rubrique : Retraites : fonctionnaires civils et militaires
Ministère interrogé : santé
Ministère répondant : solidarités, santé et famille
Dates :
Question publiée le 6 juillet 2004
Réponse publiée le 25 janvier 2005