enseignement à distance
Question de :
M. Pierre Lang
Moselle (6e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Pierre Lang attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la place des universités françaises dans l'enseignement en ligne ou « e-learning ». Ce nouveau mode d'apprentissage répond à une attente très forte et représente un gain de temps considérable, en évitant les déplacements en salles de cours. Encore peu présentes sur ce marché, nos universités doivent combler leur retard par rapport à leurs concurrentes anglo-saxonnes. C'est pourquoi le Gouvernement encourage la création de pôles d'excellence dans les différentes disciplines, par la mise en commun des ressources pédagogiques de plusieurs facultés. Ces universités numériques thématiques devront fournir à leurs élèves du matériel multimédia adapté, ce qui nécessite des investissements importants (conception de logiciels...). L'enseignement à distance par internet suppose également de former les intervenants à l'animation d'une classe virtuelle, à l'encadrement des discussions sur les divers forums, au suivi en ligne de la progression des étudiants. Dès lors, il souhaite obtenir des précisions sur le fonctionnement de ces universités numériques. Le coût des modules ne risque-t-il pas d'être prohibitif, par rapport aux droits d'inscription habituels en faculté ? Quels sont les dispositifs prévus pour la formation des enseignants en ligne ? Il l'interroge sur les partenariats noués dans l'« e-learning » avec des entreprises et à l'international. S'agissant des épreuves, il lui demande si le passage par une vraie salle d'examen reste obligatoire, afin d'éviter les fraudes. Enfin, il aimerait savoir combien de campus virtuels seront opérationnels à la rentrée 2004, et quels diplômes reconnus par l'État et l'éducation nationale pourront être préparés par cette voie.
Réponse publiée le 7 juin 2005
1. - Le fonctionnement des universités numériques thématiques. Combien et quels diplômes ? Universités numériques thématiques (UNT) : ces universités sans mur sont issues de la fédération de campus numériques et associent des organismes publics ou privés du domaine. Elles n'ont pas vocation à avoir une offre de formation propre, mais à aider leurs membres à étoffer la leur, à mutualiser des ressources existantes, à définir puis piloter des projets collectifs de création de nouvelles ressources, à diffuser et mettre en valeur l'ensemble des formations et ressources dans un domaine. Chacune d'entre elles concerne 100 000 à 200 000 étudiants en France. Ce chiffre ne prend pas en considération les étudiants francophones à l'international ni ceux de la formation continue. Dans quel domaine ? Il est prévu à terme entre 8 et 10 UNT. À ce jour, trois sont déjà constituées : l'Université médicale virtuelle francophone UMVF constituée sous forme de GIP et qui concerne aujourd'hui environ 140 000 étudiants. L'université numérique ingénierie et technologie UNIT : actuellement organisée en association avec des universités d'appui concerne 140 000 étudiants en sciences de l'ingénieur. L'université numérique juridique francophone UNJF a été créée sous forme de GIP (en constitution) et concernera 150 000 étudiants. Deux UNT sont en cours de création : l'UNT-EG : économie-gestion, 160 000 étudiants ; l'UNED : environnement/développement, 100 000 étudiants. Deux sont en cours de réflexion, sciences : physique, chimie, mathématiques. Humanités : lettres et sciences humaines et sociales. Des services de mutualisation (SDM) entre les différentes UNT sont en cours de constitution dans des domaines transversaux comme ergonomie, interface homme-machine ; formation et autoformation aux TIC ; droit et services juridiques ; langues pour tous ; ressources et partenariats éditoriaux. Plus largement, il y a une nécessité d'articuler les UNT et les Universités numériques en région (UNR). Les UNR interviennent sur les infrastructures et les services locaux, les UNT sur les ressources et usages à l'échelle locale, nationale et internationale. Par comparaison, dans d`autres pays, l'évolution des pédagogies « traditionnelles » vers des pédagogies centrées « projet » comme l'autoformation tutorée est souvent plus rapide qu'en France. Cela tient notamment à la décentralisation des financements et des choix, une meilleure capacité à mobiliser des moyens financiers et humains sur des projets lourds, une autonomie des équipes pédagogiques académiques et une plus grande souplesse du statut des personnels permettant de prendre en compte notamment les heures d'enseignement autres que celles passées devant les étudiants et dédiées au tutorat ou à l'accompagnement. 2. Le coût des modules. Les informations exposées ci-après ne représentent pas un état exhaustif du sujet, actuellement en cours d'étude. Il est difficile de calculer précisément le prix de revient complet d'une heure de formation ; il l'est également pour ce qui concerne la formation à distance. Estimation du nombre d'heures : sur la base de la création d'un module équivalent à 40 heures on obtient l'évaluation suivante en heures x hommes, en termes de charges brutes.
PHASES | CHARGE (en h x H) |
---|---|
Définition des contenus | 18 |
Structuration des contenus | 27 |
Scénarisation des contenus | 180 |
Réalisation technique | 120 |
Evaluation | 27 |
Total brut | 372 |
Auteur : M. Pierre Lang
Type de question : Question écrite
Rubrique : Enseignement
Ministère interrogé : éducation nationale
Ministère répondant : éducation nationale
Dates :
Question publiée le 13 juillet 2004
Réponse publiée le 7 juin 2005