permis de construire
Question de :
M. Yvan Lachaud
Gard (1re circonscription) - Union pour la Démocratie Française
M. Yvan Lachaud rapelle à M. le ministre de l'équipement, des transports, de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer que selon les services de l'équipement, les taxes d'urbanisme ne doivent pas figurer dans les articles du permis de construire mais peuvent, le cas échéant, être portées en « nota bene ». En effet, l'article L. 332-28 du code de l'urbanisme fixe la liste des contributions qui doivent obligatoirement figurer dans les autorisations de construire. Il s'agit des contributions visées par l'article L. 332-6-2 et par l'article L. 332-9 du code de l'urbanisme. La taxe locale d'équipement n'étant pas mentionnée dans cette liste, elle n'a pas à figurer sur le permis de construire. Cette position a été confirmée par une jurisprudence de la cour administrative d'appel de Marseille du 12 décembre 2002 concernant la taxe départementale des espaces naturels et la taxe départementale pour le conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement (CAUE). L'application étroite du texte législatif par les services de ne plus faire figurer le montant de la taxe locale d'équipement dans un permis de construire ne peut qu'engendrer une multitude de recours en non-paiement à la charge des communes, ce qui engendre des complexités supplémentaires pour les maires qui délivrent les permis de construire, ce dont ils n'ont pas besoin. Deux solutions sont possibles : soit modifier l'article L. 332-28 du code de l'urbanisme afin que la taxe locale d'équipement soit mentionnée ; soit, ce qui serait plus rapide et plus simple, décider que la mention du montant de la taxe locale d'équipement figure en bonne place, de façon très lisible pour qu'il n'y ait aucun doute sur la nécessité de la payer. Il lui demande ce qu'il compte faire pour remédier à cette situation.
Réponse publiée le 9 novembre 2004
Aucune disposition du code de l'urbanisme ne prévoit l'obligation de faire figurer dans le permis de construire les montants de la taxe locale d'équipement et des taxes assimilées, notamment la taxe départementale pour le financement des conseils d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement et la taxe départementale des espaces naturels sensibles. En effet, la mention obligatoire dans le permis de construire de certaines contributions d'urbanisme, en application des articles L. 332-28 et R. 421-29, s'applique seulement aux participations d'urbanisme, non fiscales par nature, dont le montant n'est pas calculé par référence à un taux et à un barème fixés par la loi et dont le montant est le plus souvent déterminé en fonction du coût des travaux que ces participations financent. L'obligation de préciser dans le permis de construire le montant de ces participations a des conséquences importantes puisque cette mention constitue le fait générateur de la participation et qu'en son absence la participation ne peut être réclamée. La taxe locale d'équipement et les taxes assimilées sont, quant à elles, exigibles indépendamment de toute mention dans le permis de construire. Cela étant, des consignes ont été données aux services instructeurs afin qu'ils informent les bénéficiaires des permis de construire sur l'importance de la taxe locale d'équipement et des taxes assimilées qui leur seront demandées. Ces modalités d'information, bien qu'elles soient facultatives, sont très largement mises en oeuvre. Ainsi, le logiciel WINADS, utilisé par les directions départementales de l'équipement, est conçu pour informer systématiquement les bénéficiaires des permis sur la nature et le mode de calcul de ces taxes. Ce dispositif d'information est également employé pour obtenir des administrés certaines données, encore absentes dans les dossiers mais nécessaires à la liquidation des taxes. Les méthodes d'information peuvent varier selon la nature des constructions autorisées. Il peut s'agir soit d'une notice explicative, communiquée lors de la délivrance du permis de construire, soit, parfois, d'une note à la fin du permis. Ces pratiques paraissent suffisantes pour assurer tant l'information des administrés que la sécurité juridique de la ressource fiscale, l'obligation de paiement de la taxe locale d'équipement et des taxes assimilées résultant de la transmission d'un avis d'imposition adressé par les comptables du Trésor au contribuable avec possibilité de recouvrement forcé, en cas de non-paiement dans les délais légaux rappelés au redevable sur l'avis d'imposition. En l'état actuel du droit, toutes les demandes en non-paiement de la taxe locale d'équipement et des taxes assimilées pour défaut de prescription dans le permis de construire sont sans fondement juridique et ne sont jamais accueillies par les juridictions. Il est donc souhaitable de maintenir un système dans lequel l'absence d'information obligatoire sur le montant de la taxe locale d'équipement et des taxes assimilées est sans conséquence sur leur exigibilité.
Auteur : M. Yvan Lachaud
Type de question : Question écrite
Rubrique : Urbanisme
Ministère interrogé : équipement
Ministère répondant : équipement
Dates :
Question publiée le 3 août 2004
Réponse publiée le 9 novembre 2004