Réponse publiée le 23 novembre 2004

Une étude de l'Institut national de veille sanitaire (InVS) publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 21 octobre 2003, fait apparaître que la mortalité par cancer du poumon est en augmentation constante dans la population féminine dans notre pays, de 3 % par an entre 1980 et 2000, surtout chez les plus jeunes. La France présente une mortalité plus élevée qu'en Espagne mais moindre qu'aux Pays-Bas, au Royaume-Uni ou au Danemark. Dans les pays où le tabagisme s'est développé plus tôt qu'en France (États-Unis, Royaume-Uni), la mortalité par cancer du poumon chez la femme atteint, voire dépasse celle des autres sites (sein, colo-rectal). La France pourrait connaître une évolution comparable dans les années 2020. Cependant, ces projections pessimistes doivent être nuancées par les évolutions récentes sur la consommation du tabac en France, si celles-ci se confirment. Ainsi, en 2003, la prévalence (proportion de fumeurs dans le total de la population) a chuté de 18 % chez les femmes et les jeunes, jusqu'alors insensibles aux actions de prévention. Les derniers résultats de l'enquête de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) confirment la tendance à une diminution de la consommation de tabac observée chez les jeunes de 1999 à 2003 : en 1999, pour les seize dix-sept ans, 80,6 % des filles fumaient quotidiennement et, en 2003, elles n'étaient plus que 73,5 %. Ce résultat s'explique par la politique vigoureuse menée par le Gouvernement, en particulier depuis 2003.