Question écrite n° 46843 :
APL

12e Législature

Question de : M. Jean-Claude Bois
Pas-de-Calais (13e circonscription) - Socialiste

M. Jean-Claude Bois souhaite attirer l'attention de M. le secrétaire d'État au logement sur les effets de l'arrêté du 30 avril 2004 relatif au calcul de l'aide personnalisée au logement qui stipule que le versement de cette allocation n'est pas effectué si son montant est inférieur à 24 euros. Les bénéficiaires d'une telle allocation sont évidemment des personnes dont les revenus sont modestes. Sur une année, l'absence de ce versement représente une somme de 288 euros qui, comme vous pouvez le supposer, peut générer de réelles difficultés financières chez les allocataires de cette aide, même modérée. L'attribution de l'allocation logement n'est-elle pas censée aider les personnes à bas revenus ? Certaines caisses d'allocations familiales ne s'opposent d'ailleurs pas au paiement des aides les plus faibles. En effet, comme le préconise l'association CLCV, il est possible d'envisager que les montants versés soient fractionnés différemment, par trimestre, par exemple ; l'allocation attribuée ne serait plus inférieure à 24 euros. Dans le cadre d'une lutte globale contre les différents facteurs de l'exclusion, il lui demande de bien vouloir l'informer des dispositions qui peuvent être considérées pour maintenir toute allocation, quel qu'en soit le montant, représentant, pour de nombreuses familles, un complément de ressources indispensable.

Réponse publiée le 30 novembre 2004

Le seuil de non-versement de l'APL a été effectivement porté de 15 euros à 24 euros par un arrêté du 30 avril 2004. Ce seuil n'avait pas été actualisé depuis juillet 1988 : son relèvement de 9 euros, après plus de quinze ans d'absolue stabilité, a donc suivi avec beaucoup de retard l'inflation enregistrée sur cette même période. Il faut ajouter que ce sont les bénéficiaires de l'APL dont les revenus sont relativement les plus élevés qui sont concernés par cette mesure. Par ailleurs, les aides personnelles au logement sont destinées à alléger, chaque mois, la charge de loyer de leurs bénéficiaires : il serait assez peu compréhensible de verser ces aides en une seule fois sur l'année et pour une faible partie seulement des bénéficiaires. Étant très contraints, les moyens budgétaires disponibles sont affectés en priorité à la revalorisation générale de l'aide personnalisée au logement (APL) et de l'allocation logement (AL), servies à 6 millions de bénéficiaires. La dernière actualisation des barèmes d'APL et d'AL est intervenue au printemps 2004, avec effet rétroactif au 1er juillet 2003. Des rappels de prestations ont donc été versés aux bénéficiaires dès la publication des textes réglementaires correspondants. Les conditions d'actualisation ont été très proches de celles appliquées au 1er juillet 2002, avec une augmentation de 1,8 % des paramètres afférents à des ressources et de 1,2 % des plafonds de loyers. La revalorisation des plafonds de loyers a été portée à 2,5 % pour les ménages avec personnes à charge vivant dans l'agglomération parisienne où se trouvent les loyers les plus chers. Cette revalorisation représente un coût de 220 millions supplémentaires sur l'année 2004, dont 120 millions d'euros s'imputent sur le budget du logement. Il s'agit d'un effort financier considérable venant s'ajouter à un montant de prestations annuelles d'APL et d'allocation logement, qui dépasse aujourd'hui 13 milliards d'euros, dont plus de 5 milliards d'euros sont pris en charge par le budget du logement. L'aide de la très grande majorité des bénéficiaires a été ainsi préservée grâce à cette revalorisation générale des barèmes d'APL et d'AL. La correction de certaines anomalies de ces barèmes, qui privilégiaient des ménages par rapport à d'autres lorsque la totalité de leurs revenus n'était pas prise en compte, a accompagné cette hausse générale des prestations d'APL et d'allocation logement.

Données clés

Auteur : M. Jean-Claude Bois

Type de question : Question écrite

Rubrique : Logement : aides et prêts

Ministère interrogé : logement

Ministère répondant : logement et ville

Dates :
Question publiée le 21 septembre 2004
Réponse publiée le 30 novembre 2004

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