frais pharmaceutiques
Question de :
M. Daniel Paul
Seine-Maritime (8e circonscription) - Député-e-s Communistes et Républicains
M. Daniel Paul * souhaite attirer l'attention de M. le ministre de la santé et de la protection sociale sur le projet de déremboursement partiel des dispositifs d'autocontrôle et d'autotraitement du diabète. Cette mesure, envisagée à travers la modification de la section 2 « Dispositifs médicaux pour perfusion à domicile » du chapitre 1er et de la section 3 « Dispositifs médicaux pour autotraitement et autocontrôle » du titre 1er de la liste prévue à l'article L. 165-1 du code de la sécurité sociale, apparaît lourde de conséquences à plusieurs égards. D'une part, elle introduit une discrimination sociale entre les diabétiques, puisqu'elle pénalisera inégalement les malades selon leurs ressources. L'étude ENTRED, dont les résultats sont parus en juin 2005, révèle pourtant que le diabète touche plus fortement les catégories sociales défavorisées (en effet, 15 % des diabétiques sont des cadres tandis qu'un tiers des malades appartient à la catégorie socioprofessionnelle des ouvriers). L'étude souligne aussi qu'aujourd'hui déjà, 18 % des patients renoncent à leur traitement en raison de leur coût. La suppression du remboursement intégral aura donc nécessairement des répercussions sur la santé des malades. D'autre part, ce projet de déremboursement apparaît d'autant plus scandaleux que l'autotraitement et l'autocontrôle du diabète ne peuvent nullement être assimilés à une médecine de confort. Ainsi, les méthodes d'insulinothérapie, qui font de la France le pays en pointe dans le traitement du diabète, permettent aux malades de vivre normalement et dignement, sans être trop dépendants de leur handicap. Elles favorisent aussi la prévention des complications pouvant résulter du diabète, telles que les amputations, les complications cardio-vasculaires, les mises sous dialyse, etc. Réduire le taux de remboursement des méthodes d'insulinothérapie aurait donc des conséquences néfastes pour la santé des malades mais également pour l'ensemble de notre système de santé. Le refus d'une véritable politique préventive ne fera, en effet, qu'aggraver le déficit de la sécurité sociale. Le rapport de la Cour des comptes sur les comptes de la sécurité sociale de 2003 révèle pourtant que les admissions en affections de longue durée, parmi lesquelles se trouve le diabète, ont augmenté de 46 % entre 1990 et 2002. Enfin, une fois de plus, l'absence de concertation avec les associations concernées est à déplorer, ainsi que le silence du ministère en dépit des demandes d'explication envoyées durant l'été par l'Association française des diabétiques. Il lui demande donc de revenir sur ce projet de déremboursement, afin que l'Etat joue son rôle dans la lutte contre cette affection qui touche aujourd'hui 3 millions de personnes en France et qui risque de se développer.
Réponse publiée le 2 novembre 2004
L'attention du ministre de la santé et de la protection sociale est appelée sur les propositions de modifications tarifaires relatives à la prise en charge, par l'assurance maladie, des différents dispositifs d'autocontrôle et d'autotraitement du diabète inscrits au chapitre 1er du titre I de la liste des produits et prestations (LPP) remboursables prévue à l'article L. 165-1 du code de la sécurité sociale. Le ministre rappelle que, en ce qui concerne le diabète, reconnu comme l'une des priorités de santé publique en France, les personnes qui en sont reconnues atteintes peuvent bénéficier, après avis du contrôle médical de leur caisse, d'une prise en charge à 100 % du tarif inscrit à la LPP, pour les soins en rapport avec cette affection. Le ministre tient donc à souligner que le projet actuel ne vise ni au déremboursement, ni à la baisse du taux de prise en charge des dispositifs suscités mais seulement, compte tenu du coût réel des dispositifs concernés, à une baisse négociée de leurs prix et de leurs tarifs de remboursement, sans effet donc sur les restes à charge pour les personnes concernées. Il précise, en outre, que ce projet en est actuellement au stade de la discussion dans le cadre des travaux du comité économique des produits de santé (CEPS) avec les entreprises concernées.
Auteur : M. Daniel Paul
Type de question : Question écrite
Rubrique : Assurance maladie maternité : prestations
Ministère interrogé : santé
Ministère répondant : santé
Dates :
Question publiée le 28 septembre 2004
Réponse publiée le 2 novembre 2004