protection
Question de :
Mme Françoise Branget
Doubs (1re circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Mme Françoise Branget attire l'attention du M. le ministre de l'écologie et du développement durable sur les risques du « tout plastique ». Le recours au caddie en plastique dans les supermarchés est un exemple caractéristique du phénomène. Alors même que Mme Roselyne Bachelot avait présenté, en février 2004, un plan d'action préventif visant la diminution de l'utilisation de sacs en plastique et que, à l'image de la Corse, des collectivités s'emploient à lutter contre la prolifération de sacs plastiques dans la nature, ce nouveau chariot fait déjà le bonheur d'une centaine de directeurs de magasins qui le trouvent financièrement plus attractif que le chariot en métal. Cependant, cet avantage économique ne doit pas cacher le risque environnemental qui découle de son utilisation. Pour fabriquer un chariot suffisamment solide, il faut utiliser davantage de matière qu'avec le métal et la tendance du plastique à s'encrasser nécessite selon les directeurs de magasins des nettoyages réguliers à haute pression. Des inquiétudes sont également émises quant à l'évolution du matériau au bout de quelques années. Sa durée de désintégration dans l'environnement est une dimension encore méconnue sachant que tous les ans ce sont 10 % des chariots qui sont abandonnés dehors et qu'il faut jusqu'à 1 000 ans pour qu'un simple gobelet en plastique se désintègre dans la nature. L'exemple du caddie en plastique est transposable aux barrières métalliques et amovibles utilisées pour encadrer les diverses manifestations et qui sont de plus en plus déclinées sous modèles plastiques, ce sont aussi les serres de jardins et le paillage plastique dans le domaine rural... Des solutions alternatives existent pourtant. On a pu le voir avec par exemple l'utilisation de sacs en amidon de maïs complètement biodégradables en un mois contre 400 ans pour le sac plastique normal. Si l'on ajoute à ces risques environnementaux la forte dépendance de la France aux fluctuations du cours du pétrole, matière première fondamentale pour la fabrication du plastique, il est important de rester vigilant face à toute utilisation non indispensable de la matière plastique. Aussi, elle le prie de bien vouloir lui indiquer la position du ministère sur l'utilisation du caddie en plastique et, à travers cet exemple, sur l'utilisation croissante et risquée de cette matière compte tenu des risques environnementaux qui en découlent.
Réponse publiée le 12 juillet 2005
La ministre de l'écologie et du développement durable a pris connaissance, avec intérêt, de la question relative aux risques du « tout plastique ». Une approche comparative des avantages et inconvénients apportés sur le plan environnemental par diverses options techniques, qu'il s'agisse de choix de matériaux, de choix de technologies ou plus généralement de tout choix de conception, doit être envisagée avec une vision globale. S'agissant de produits, la méthode de référence pour l'évaluation de leurs impacts environnementaux est l'analyse du cycle de vie (ACV). Cette méthode prend en compte les divers impacts environnementaux (eau, air, sols, bruit, déchets, matières premières, énergie...) occasionnés aux diverses étapes du cycle de vie des produits (extraction des matières premières, production, distribution, utilisation et fin de vie). Les résultats des études d'ACV disponibles ne sont pas toujours défavorables aux plastiques, par comparaison avec d'autres matériaux. En particulier, les plastiques présentent souvent sur l'ensemble de leur cycle de vie une faible consommation d'énergie. Ainsi, des matériaux non issus du pétrole peuvent finalement demander une utilisation plus importante d'énergie, et souvent de pétrole, que les plastiques. En ce qui concerne plus particulièrement les caddies, il n'y a pas encore eu d'étude d'ACV réalisée. Plutôt que de préconiser (ou de rejeter) a priori telle ou telle solution technique, il importe donc d'utiliser davantage l'éco-conception, ce qui implique de diffuser les méthodes et outils destinés aux concepteurs pour leur permettre de rechercher au cas par cas les solutions ayant le moins d'impacts sur l'environnement. En apportant des aides aux entreprises qui souhaitent découvrir ou approfondir une démarche d'éco-conception, le ministère de l'écologie et du développement durable, notamment par l'intermédiaire de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), joue un rôle important dans ce domaine.
Auteur : Mme Françoise Branget
Type de question : Question écrite
Rubrique : Environnement
Ministère interrogé : écologie
Ministère répondant : écologie
Dates :
Question publiée le 5 octobre 2004
Réponse publiée le 12 juillet 2005