Question écrite n° 50551 :
réductions d'impôt

12e Législature

Question de : M. Pierre Ducout
Gironde (7e circonscription) - Socialiste

M. Pierre Ducout attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la réforme de l'article 199 quindecies du code général des impôts. En effet, à compter de l'imposition des revenus de 2003, la réduction d'impôt est limitée aux seules dépenses liées à la dépendance des personnes qui résident, en raison de leur état de santé, dans un établissement accueillant des personnes âgées dépendantes. Selon les indications du Gouvernement, cette mesure est justifiée afin de tenir compte de la réforme de la tarification des établissements hébergeant les personnes âgées et de la loi sur l'allocation personnalisée d'autonomie. Cependant de nombreuses personnes vivant en couple dont l'une est dépendante ou d'enfant de personnes dépendantes qui ne bénéficient ni de l'APA ni de la PSD, voient augmenter leurs impôts de manière importante, alors qu'elles n'ont même pas le montant du RMI pour survivre puisque leur revenu est presque totalement absorbé par le coût du placement de leur conjoint ou parent dans des établissements de soins de longue durée. En conséquence, il lui demande s'il n'est pas souhaitable de prévoir, pour la loi de finances 2005, une nouvelle réforme de cette réduction d'impôts qui profite enfin aux revenus modestes.

Réponse publiée le 25 janvier 2005

L'article 4 de la loi de finances pour 2004 a amélioré sur deux points le dispositif de la réduction d'impôt relative à l'hébergement des personnes âgées dépendantes en établissement. En premier lieu, il en a étendu le bénéfice à l'ensemble des personnes accueillies au sein d'un établissement habilité à recevoir des personnes âgées dépendantes (EHPAD). Ainsi, 600 000 personnes au lieu de 200 000 actuellement sont désormais potentiellement éligibles à cet avantage fiscal. En second lieu, il a porté de 2 300 EUR à 3 000 EUR par personne hébergée, le plafond annuel des dépenses éligibles à la réduction d'impôt. Par ailleurs, dans le prolongement de la loi de finances rectificative pour 2000, qui a adapté le dispositif de la réduction d'impôt au conventionnement des EHPAD et à la mise en place de la « tarification ternaire » qui en résulte, les dépenses qui ouvrent droit à la réduction d'impôt pour tous les établissements sont également celles relatives à la dépendance, à l'exclusion par conséquent des frais afférents à l'hébergement (frais de nourriture et de logement). En effet, conformément à l'article 5 de la loi du 20 juillet 2001 relative à la prise en charge de la perte d'autonomie et à l'allocation personnalisée d'autonomie, tous les EHPAD non encore conventionnés sont soumis de façon provisoire, dans l'attente de leur conventionnement, à l'application d'une tarification ternaire, qui individualise les dépenses liées à la dépendance. Désormais, toutes les personnes hébergées sont donc soumises au même régime, quelle que soit la situation de l'établissement au regard du conventionnement. Toutefois, les personnes hébergées au 31 décembre 2002 dans une unité de soin de longue durée non conventionnée et qui ont néanmoins bénéficié pour l'imposition de leurs revenus de 2002 d'une réduction d'impôt calculée sur la totalité des frais retenus dans la limite du plafond autorisé, c'est-à-dire non seulement sur les frais, afférents à la dépendance mais aussi sur ceux relatifs à l'hébergement, continuent à bénéficier en application de l'article 4 déjà cité, aussi longtemps qu'elles demeureront hébergées en établissement d'accueil pour personnes âgées, d'une réduction d'impôt calculée sur la totalité de ces frais retenus dans la limite du plafond annuel de 3 000 EUR par personne hébergée, sous déduction des sommes éventuellement perçues au titre de l'allocation personnalisée d'autonomie, et le cas échéant de l'aide sociale. Ainsi, le dispositif mis en place ne pénalise aucun contribuable. Il n'est pas envisagé de modifier ces dispositions qui sont dédiées au financement des frais spécifiques à la dépendance et n'ont pas pour objet de financer des dépenses de la vie courante telles que celles relatives au logement et à la nourriture, par principe exclues du champ des déductions fiscales.

Données clés

Auteur : M. Pierre Ducout

Type de question : Question écrite

Rubrique : Impôt sur le revenu

Ministère interrogé : économie

Ministère répondant : économie

Dates :
Question publiée le 9 novembre 2004
Réponse publiée le 25 janvier 2005

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