radio
Question de :
M. Philippe Vuilque
Ardennes (2e circonscription) - Socialiste
M. Philippe Vuilque * appelle l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur l'avenir des radios locales associatives. Début septembre 2004, la commission du fonds de soutien à l'expression radiophonique a constaté l'insuffisance du produit de la taxe fiscale inscrite à l'article 302 bis KD du code général des impôts ; il risque même d'être inférieur aux 22 431 500 euros inscrits dans la loi de finances pour 2004. Or cette taxe participe notamment au financement de l'équipement radiophonique de ces structures, de même qu'elle intervient comme aide à leur installation. Si une telle situation financière persistait, le fonds de soutien à l'expression radiophonique, qui gère cette aide publique, ne serait plus en mesure de mener à bien sa mission, ce qui handicaperait gravement le pluralisme des courants de pensées et d'opinions - objectif à valeur constitutionnelle - et porterait atteinte à la liberté d'expression - principe constitutionnel - ainsi qu'à la mission de communication sociale de proximité de ces associations. Dans ces conditions, qui s'ajoutent aux réductions des aides à l'emploi, il lui demande quelles mesures d'urgence il entend prendre et quelles solutions sont envisagées pour améliorer de façon pérenne la situation financière des radios locales associatives.
Réponse publiée le 11 janvier 2005
L'honorable parlementaire appelle l'attention du ministre de la culture et de la communication sur l'avenir du Fonds de soutien à l'expression radiophonique (FSER), en soulignant les difficultés financières auxquelles il est confronté. Depuis dix ans, le FSER a enregistré une explosion des dépenses, due à l'augmentation du nombre des radios éligibles (442 en 1993, 589 en 2004, soit une hausse de 33 %) et, surtout, aux relèvements excessifs du barème des subventions de fonctionnement. Ainsi, le total des subventions versées aux radios est passé de 14 millions d'euros en 1993 à 24,2 millions d'euros en 2003, soit une hausse de 73 %. Parallèlement, les recettes n'ont pas augmenté aussi rapidement et ont même connu une stagnation depuis 2001 en raison du plafonnement de la taxe sur la publicité diffusée par voie de radiodiffusion sonore et de télévision, qui alimente le compte d'affectation spéciale dédié au FSER. Ainsi, le déficit de recettes par rapport aux dépenses n'a cessé de croître : 1,8 millions d'euros en 2001, 2,7 millions d'euros en 2002, 4,1 millions d'euros en 2003. Les aides du FSER ont été cependant pleinement honorées grâce à des produits exceptionnels et des revenus des exercices précédents. Aujourd'hui, cette marge de manoeuvre n'existe plus et le risque d'impasse financière appelle des mesures fortes. Du côté des recettes, il apparaît indispensable d'augmenter le rendement de la taxe, dont le produit est inférieur depuis trois ans à la prévision inscrite en loi de finances. C'est pourquoi, dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances pour 2005, le Gouvernement a soutenu un amendement parlementaire proposant d'ajouter six nouveaux paliers de taxation au barème de la taxe en vigueur pour la publicité télévisée. Cette mesure a été adoptée par le Parlement et prendra effet à compter du 1er janvier 2005. Elle limite les effets du plafonnement et crée les conditions d'une augmentation régulière du produit de la taxe. En ce qui concerne les dépenses, le versement des subventions d'équipement et des majorations de subventions de fonctionnement proposées par la commission du FSER au titre de 2004 demeure suspendu au niveau de recettes qui sera enregistré lors du dernier trimestre. En 2005, la commission du FSER appréciera s'il est nécessaire de réviser le barème des subventions de fonctionnement. De manière générale, il apparaît indispensable de revoir en profondeur les règles de fonctionnement du FSER afin d'optimiser l'utilisation du fonds. Une réflexion est en cours, qui, devrait déboucher courant 2005, après consultation des organisations représentatives des radios associatives.
Auteur : M. Philippe Vuilque
Type de question : Question écrite
Rubrique : Audiovisuel et communication
Ministère interrogé : culture et communication
Ministère répondant : culture et communication
Dates :
Question publiée le 9 novembre 2004
Réponse publiée le 11 janvier 2005