Question écrite n° 50595 :
programmes

12e Législature

Question de : M. Didier Mathus
Saône-et-Loire (4e circonscription) - Socialiste

M. Didier Mathus attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les conditions de l'application de la circulaire n° 2004-139 relative à l'utilisation des centres nautiques par le public scolaire. L'application de cette circulaire, émise en cours d'exercice du budget sans aucune concertation avec les collectivités locales, entraîne d'une part la présence d'une personne qualifiée supplémentaire par classe dans l'équipe d'encadrement des enfants quand ils sont dans l'eau. Or, la plupart des centres nautiques ne peuvent engager de maître-nageur sauveteur supplémentaire et sont dans l'incapacité matérielle et financière d'appliquer cette circulaire. L'application de cette circulaire entraîne, d'autre part, l'impossibilité même avec dérogation de pouvoir accueillir un public scolaire en même temps qu'un public extra-scolaire. Si les inspecteurs d'académie demandent l'application à la lettre de cette circulaire, les enseignants vont être contraints de supprimer les cycles piscine de leur programme, malgré d'autres directives du ministère de l'éducation nationale, qui note que « les activités aquatiques et la natation sont partie intégrante de l'enseignement de l'éducation physique et sportive à l'école ». Dans ces conditions, il lui demande quelles solutions peuvent être envisagées, en collaboration avec le ministère de la jeunesse et des sports, pour que l'application d'une circulaire, si bienveillante soit-elle dans ses intentions, ne prive pas le public scolaire de l'accès aux bassins de centres nautiques.

Réponse publiée le 8 février 2005

Parmi l'ensemble des accidents de la vie courante, les noyades suivies de décès étaient, depuis une vingtaine d'années, en diminution constante. Toutefois, l'été 2003 a été marqué par un nombre particulièrement élevé d'accidents de cette nature. Ne pas savoir nager ne constitue pas la seule cause des noyades, mais elle est le plus souvent à l'origine des accidents des plus jeunes. Depuis plus de vingt ans, l'enseignement de la natation dès l'âge de six ans, même si cette activité n'est pas obligatoire à l'école primaire, tend à se généraliser. Les effets de cet enseignement ont pu être mesurés. Ils se traduisent par une diminution importante des accidents par noyades des enfants qui bénéficient d'un enseignement de la natation à l'école. On peut ainsi constater que, d'une manière générale, les pouvoirs publics, ministère de l'éducation nationale et collectivités territoriales, et les professionnels de la natation ont développé des politiques visant à garantir la sécurité des enfants et des adolescents par l'apprentissage de la natation en milieu scolaire. Toutefois, le nombre de décès demeure toujours trop élevé. Il convient donc que l'apprentissage de la natation soit plus performant afin d'assurer la sécurité tout au long de la vie, notamment lors des activités de loisirs nautiques, celles qui sont les plus propices à l'accident par immersion accidentelle. C'est ainsi que les conditions de l'enseignement de la natation en milieu scolaire ont été revues dans le sens d'une plus grande continuité entre l'école et le collège, d'une cohérence des interventions, d'une meilleure efficacité dans l'utilisation des moyens afin de satisfaire à des exigences de résultats identifiées et renforcées. La circulaire du 13 juillet 2004, publiée au Bulletin officiel de l'éducation nationale n° 32 du 9 septembre 2004 répond à ces objectifs. Toutefois, des difficultés d'application de ces nouvelles dispositions sont apparues, notamment en milieu rural. Afin de faciliter sa mise en oeuvre, la circulaire n° 2004-173 du 15 octobre 2004 publiée au BO n° 39 du 28 octobre 2004 apporte quelques modifications et des précisions à ce texte sans en changer les principes visant à l'efficacité des apprentissages et à la sécurité des pratiques. Les normes de surface nécessaire pour les évolutions des élèves ont été assouplies. Les conditions d'encadrement ont été précisées et les activités en présence du public, tout en demeurant déconseillées, peuvent être autorisées à certaines conditions définies localement. Des dispositions permettant des regroupements spécifiques doivent faciliter l'accès des classes à faibles effectifs des zones rurales. C'est ainsi que la collaboration entre les différents partenaires éducatifs autour d'exigences communes de résultats permettra de réduire encore plus sensiblement le nombre de noyades accidentelles.

Données clés

Auteur : M. Didier Mathus

Type de question : Question écrite

Rubrique : Enseignement

Ministère interrogé : éducation nationale

Ministère répondant : éducation nationale

Dates :
Question publiée le 9 novembre 2004
Réponse publiée le 8 février 2005

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