croissance
Question de :
M. Michel Hunault
Loire-Atlantique (6e circonscription) - Union pour la Démocratie Française
M. Michel Hunault attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la nécessité de donner un nouvel élan à l'économie européenne au regard du récent rapport de M. Wim Kok affirmant que l'écart de compétitivité entre les Etats-Unis et l'Europe s'est creusé au cours des cinq dernières années, alors qu'à Lisbonne en 2000, les Quinze s'étaient engagés à faire de l'Europe l'économie de la connaissance la plus compétitive du monde ! Le rapport Kok met l'accent sur les priorités propres à faire progresser la compétitivité et l'emploi en Europe. Dans ces circonstances, il lui demande quelle initiative entend prendre le gouvernement français pour adapter et relancer « la stratégie de Lisbonne », qui aurait dû être axée sur l'emploi, l'environnement, l'éthique dans la vie économique et financière et une plus grande solidarité entre les nations ?
Réponse publiée le 15 février 2005
Le Gouvernement attache la plus grande importance au processus de réforme économique lancé en 2000 à Lisbonne et participe activement à sa révision en cours. Il est en premier lieu tout particulièrement attaché à l'équilibre établi par la stratégie de Lisbonne entre les politiques économique, sociale et environnementale. A cet égard, les premiers travaux engagés au niveau européen vont dans le bon sens : nous estimons que le rapport du groupe Kok constitue une contribution très positive à la réflexion, en prolongeant l'effort des différents États membres en faveur de la réforme économique. Il comporte des préconisations importantes en matière de recherche, d'éducation ou encore d'approfondissement de la réforme des marchés. Certaines témoignent d'une approche volontariste que la France partage : réforme du pacte de stabilité et de croissance, mais aussi mise en oeuvre de « l'initiative de croissance » et harmonisation de l'assiette de l'impôt sur les sociétés. Dans le cadre de la révision du processus de Lisbonne, la France souhaite voir consacrées certaines orientations, en complément du rapport Kok. Elle a, à cet effet, adressé fin octobre une contribution en dix points à ses partenaires. Dans le domaine économique, la France souhaite que, en complément de l'indispensable réforme économique, l'Europe oriente son action vers la croissance économique et la création d'emplois par le renforcement de la coordination des politiques macroéconomiques, ou encore une stratégie industrielle européenne. Dans le domaine environnemental, la France souhaite que la réflexion soit approfondie sur la question d'une meilleure conciliation de la croissance avec les impératifs environnementaux. Enfin, en matière sociale, la solidarité entre les générations est un enjeu essentiel qui doit être mieux pris en compte par le processus de Lisbonne, comme l'a souligné le Président de la République dans sa lettre du 29 octobre, co-signée par le Chancelier allemand et les Premiers ministres suédois et espagnols, proposant un « pacte européen pour la jeunesse ». La France souhaite par cette initiative contribuer à l'amélioration de l'insertion sociale et professionnelle des jeunes, à leur plus grande mobilité dans l'ensemble de l'Union et à la dynamisation de la natalité par une meilleure conciliation entre vie professionnelle, personnelle et familiale. S'engager pour la jeunesse est effectivement un choix capital pour l'avenir du modèle européen. Nous souhaitons ainsi que l'Europe se mobilise en intégrant, dès le Conseil européen de mars prochain, ce nouveau pacte dans la révision de la stratégie de Lisbonne.
Auteur : M. Michel Hunault
Type de question : Question écrite
Rubrique : Politique économique
Ministère interrogé : affaires étrangères
Ministère répondant : affaires étrangères
Dates :
Question publiée le 16 novembre 2004
Réponse publiée le 15 février 2005