Question écrite n° 55026 :
musée du Louvre

12e Législature

Question de : M. Maxime Gremetz
Somme (1re circonscription) - Député-e-s Communistes et Républicains

M. Maxime Gremetz interroge M. le ministre de la culture et de la communication sur la situation des artistes plasticiens qui ont pour la première fois bénéficié, dès 1993, de l'entrée gratuite dans les expositions permanentes des musées nationaux, notamment le Louvre. Si cette gratuité a connu des interruptions, elle a été rétablie depuis plusieurs décennies. Á l'occasion de la transformation du statut du musée du Louvre en EPCC, le conseil d'administration du musée a supprimé, en juin 2004, la gratuité pour les artistes. Cette décision est appliquée depuis le 1er septembre. Au même moment, le Louvre décidait d'accorder la gratuité aux 130 000 salariés de l'entreprise Total, qui a participé financièrement à la restauration de la galerie Apollon. Il est tout à fait favorable à ce que l'accès à la culture soit facilité aux salariés, mais celui-ci ne doit pas se faire au détriment de celles et ceux pour lesquels il revêt une nécessité professionnelle. Face à la précarité qu'ils subissent, cette gratuité est pour les artistes d'autant plus essentielle qu'elle compense pour partie l'absence d'accès des auteurs à la formation professionnelle, bien que celle-ci soit inscrite dans la loi depuis 1991. Jusqu'alors, la gratuité était accordée aux artistes professionnels, inscrits et reconnus par leur régime spécifique de sécurité sociale « Maison des artistes ». Elle bénéficiait aussi, par extension, aux adhérents de l'association qui a reçu l'agrément pour la gestion de ce régime. Cette association regroupe des adhérents de tous horizons professionnels (et donc pas seulement des artistes) qui bénéficient ainsi d'un accès gratuit aux musées nationaux. Il semble aux artistes que cette gratuité revienne avant tout aux professionnels recensés par le régime de sécurité sociale. Aussi, il souhaite connaître les démarches qu'il entend entreprendre afin que la gratuité d'accès aux expositions permanentes des musées nationaux revienne aux artistes professionnels recensés au sein de leur régime de sécurité sociale « Maison des artistes ».

Réponse publiée le 15 mars 2005

L'honorable parlementaire a appelé l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur les tarifs appliqués par le musée du Louvre aux artistes professionnels, ainsi qu'aux enseignants et étudiants d'art. Il convient d'abord de rappeler que, depuis 1996, l'accès aux collections permanentes du musée du Louvre est gratuit pour tous les visiteurs le premier dimanche du mois. Expérimentale à l'origine, puis étendue à l'ensemble des musées nationaux, cette mesure de démocratisation culturelle constitue une alternative simple et efficace au système des catégories dérogatoires. Leur accumulation au cours du temps était à l'origine d'une tarification complexe et opaque, non seulement peu intelligible du public mais encore difficilement maîtrisable par les personnels chargés des caisses et de l'accueil. En effet, la catégorie du visiteur - selon son âge, les disciplines étudiées, sa situation professionnelle, ses difficultés sociales, etc, se combine à d'autres paramètres tels que la visite des collections permanentes et/ou des expositions temporaires, le choix de visite individuelle ou en groupe, l'horaire de la visite, l'éventuelle réservation, les options retenues dans le cadre des services au public - visite guidée, location d'audioguide, ateliers, etc. Parmi les mesures de simplification, le Louvre s'est proposé récemment de rassembler, dans son tarif, une dizaine de catégories bénéficiaires de conditions d'accès privilégiées et jusque-là dispersées : il est proposé aux visiteurs de ces catégories une carte unique Louvre-Professionnels donnant droit notamment, pendant une année, à l'accès sans paiement, illimité et sans attente, tant aux collections permanentes qu'aux expositions temporaires. Compte tenu de la gratuité offerte à tous les visiteurs le premier dimanche du mois, cette facilité s'adresse à certaines catégories qui bénéficiaient d'une gratuité catégorielle (notamment enseignants en exercice) mais elle vise aussi des catégories pour laquelle l'exonération était plus ambiguë ou moins facile à justifier en pratique. Toutefois, sachant qu'il ne s'agit pas de publics en difficulté, mais pour l'essentiel des professionnels visitant ce musée à de nombreuses reprises pour mener à bien leur activité, le prix de cette carte est particulièrement modique : actuellement 30 EUR par an, soit l'équivalent de quatre visites à plein tarif. Mais, pour ne pas pénaliser ceux des enseignants qui respectent l'esprit de la gratuité catégorielle (il s'agit de favoriser la préparation, dans le cadre scolaire, de visites groupées d'élèves encadrés par leurs enseignants) ainsi que ceux dont l'exercice professionnel, de par la discipline enseignée, demande de fréquentes visites dans les musées, le Louvre maintient l'exonération de droit d'entrée pour les enseignants ayant encadré leur classe lors d'au moins une visite annuelle, et sans condition pour les enseignants en arts plastiques. En outre, un accord de partenariat ayant été passé mi-décembre 2004 avec la Maison des Artistes, organisme gestionnaire du régime de sécurité sociale des artistes plasticiens, le Louvre accorde désormais la gratuité à l'ensemble des affiliés à ce régime (30 000 personnes) et non aux seuls adhérents de la Maison des artistes. Cette gratuité a été étendue aux artistes plasticiens étrangers qui n'en bénéficiaient pas auparavant. Enfin, concernant les salariés des entreprises mécènes du Louvre, il convient de préciser que le Louvre ne délivre pas de gratuité aux salariés des entreprises mécènes. Ce sont elles qui peuvent choisir, dans le cadre des contreparties fiscales auxquelles elles ont également droit en échange de leurs dons, de financer un accès gratuit à l'ensemble de leurs salariés. L'on ne peut alors que se réjouir qu'un mécénat associe ainsi le personnel d'une entreprise, en lui offrant une telle possibilité d'ouverture privilégiée à la culture.

Données clés

Auteur : M. Maxime Gremetz

Type de question : Question écrite

Rubrique : Patrimoine culturel

Ministère interrogé : culture et communication

Ministère répondant : culture et communication

Dates :
Question publiée le 11 janvier 2005
Réponse publiée le 15 mars 2005

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