Question écrite n° 55460 :
réserves naturelles

12e Législature

Question de : M. Daniel Paul
Seine-Maritime (8e circonscription) - Député-e-s Communistes et Républicains

M. Daniel Paul souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'écologie et du développement durable sur l'approbation du décret n° 2004-1187 du 9 novembre 2004 relatif à l'extension de la réserve naturelle de l'estuaire de la Seine. Si ce décret prévoit, d'une part, l'obligation de remettre en herbage une grande partie des parcelles en labour et, d'autre part, l'établissement d'un plan de gestion sur l'ensemble de la zone, il n'indique pas les modalités opérationnelles pour mettre en oeuvre ces dispositions, ni ne mesure les importants préjudices qu'il est susceptible de créer sur les exploitations concernées. Il semble que les études préalables à l'approbation du décret n'ont pas intégré suffisamment la problématique agricole malgré les demandes, répétées de la profession au cours de la procédure et en particulier lors de l'enquête publique en juillet 2001. Les propriétaires et exploitants agricoles souhaitent que les conditions d'indemnisation et la définition des compensations aux préjudices subis soient établies le plus en amont possible afin d'être en mesure de faire valoir leurs droits. Il lui demande donc quelles mesures il compte prendre pour mettre en couvre une bonne concertation avec l'ensemble des partenaires concernés par ces nouvelles dispositions.

Réponse publiée le 19 juillet 2005

La ministre de l'écologie et du développement durable a pris connaissance, avec intérêt, de la question relative aux modalités de mise en oeuvre de la remise en herbage d'une partie des parcelles en labour du marais de Cressenval et d'établissement du plan de gestion sur cette zone, dans le cadre de l'extension de la réserve naturelle de l'estuaire de la Seine. L'extension de la réserve naturelle de l'estuaire de la Seine est, avec la rétrocession des terrains de l'ancienne « zone industrialo-portuaire Eure-Calvados », une des plus importantes décisions visant à mettre fin au contentieux entre la France et la Commission européenne sur l'application de la directive « Oiseaux » ; ce contentieux fait peser sur la France la menace de lourdes condamnations financières. L'élaboration d'une stratégie d'accompagnement du changement des pratiques agricoles fait l'objet d'un important travail de concertation en partenariat avec les administrations et établissements concernés et le milieu agricole. Elle s'appuie sur une première étude de faisabilité technico-économique de la mise en réserve naturelle commandée à la chambre d'agriculture de Seine maritime. Concernant la remise en herbe demandée dans le décret de la réserve, une méthodologie d'indemnisation des agriculteurs dont le système d'exploitation est incompatible avec cette remise en herbe est en cours d'étude avec les services fiscaux. De plus, dans le cadre des mesures agri-environnementales, des contrats d'agriculture durable (CAD) sont proposés aux agriculteurs susceptibles de répondre aux critères d'attribution. Les modalités doivent permettre aux exploitants de répondre aux exigences du plan de gestion. Le fonds agricole de Port 2000 pourra prendre en compte les agriculteurs qui, du fait de leur âge ou de la faiblesse de leur revenu, ne pourraient pas souscrire un CAD. Par ailleurs, une politique d'acquisition par le Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres, ainsi que d'échanges par le biais de la société d'aménagement foncier et d'établissement rural (SAFER), sur l'ensemble des terrains situés dans l'emprise de l'extension de la réserve naturelle est engagée. Cette solution offre la possibilité aux propriétaires exploitants qui le souhaiteraient de ne pas rester dans la réserve, les autres propriétaires pouvant y passer des conventions d'usage. À l'heure actuelle, dans le marais de Cressenval, 200 hectares ont été acquis sur une superficie d'environ 730 hectares. Les terrains en culture commencent à être remis en prairies avec l'accord des exploitants. Les mesures prises en faveur des agriculteurs sont très importantes. Compte tenu de la diversité des situations, la concertation, en débouchant sur des conventions particulières, permettra les adaptations souhaitées par les propriétaires et exploitants agricoles.

Données clés

Auteur : M. Daniel Paul

Type de question : Question écrite

Rubrique : Environnement

Ministère interrogé : écologie

Ministère répondant : écologie

Dates :
Question publiée le 18 janvier 2005
Réponse publiée le 19 juillet 2005

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