Question écrite n° 55916 :
Air Bourbon

12e Législature

Question de : M. Alain Rodet
Haute-Vienne (4e circonscription) - Socialiste

M. Alain Rodet souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports, de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer sur les conséquences pour certaines familles de la cessation d'activités de la compagnie Air Bourbon. En effet, la grande majorité des personnes qui devaient voyager avec cette compagnie s'est trouvée dans l'obligation de racheter des billets auprès d'autres prestataires, souvent sans aucune possibilité de remboursement du titre de transport déjà acquis. La perte financière s'est avérée considérable pour certaines familles, qui ont dépensé plus de 4 000 euros. De plus, cette situation a entraîné des frais annexes considérables pour les voyageurs qui se sont retrouvés bloqués à l'étranger et ont dû payer plusieurs nuits d'hôtel, à moins de dormir dans l'enceinte de l'aéroport. Aussi, il lui demande quelles garanties le Gouvernement entend demander aux compagnies aériennes afin que dans ce genre de situation les voyageurs soient dédommagés du prix de leur billet ainsi que des différents frais annexes.

Réponse publiée le 1er mars 2005

L'arrêt d'exploitation de la compagnie Air Bourbon a confirmé, une nouvelle fois, les préjudices graves auxquels sont exposés un certain nombre de passagers qui ne sont pas en mesure d'obtenir le remboursement du billet qu'ils ont acheté. A cet égard, il ressort que le risque encouru dépend étroitement du mode d'acquisition du billet. Dans le cas d'un forfait touristique, le passager bénéficie des dispositions protectrices de la loi du 13 juillet 1992 aux termes de laquelle il incombe explicitement au voyagiste d'indemniser intégralement le client ou de lui proposer une solution de substitution. Concernant les billets achetés dans une agence de voyages, des mesures conservatoires peuvent être mises en place par le biais de mécanismes de consignation auprès de l'association du transport aérien international (IATA). Elles permettent aux agences de voyages d'être en mesure de procéder, au prorata des fonds disponibles, au remboursement des billets émis et non utilisés. Cette procédure a été activée préalablement à la liquidation des compagnies Air Lib et Air Littoral. Elle a été également mise en oeuvre dans le cas d'Air Bourbon, le syndicat national des agents de voyages (SNAV) ayant engagé une procédure de référé devant le tribunal de grande instance de Paris. En revanche, le passager se trouve totalement démuni dès lors que le billet a été acheté directement auprès d'un transporteur aérien dont l'activité vient à cesser. Cette situation s'avère particulièrement préoccupante compte tenu notamment du volume important des achats effectués désormais sur les sites Internet des transporteurs aériens. Au-delà des mesures spécifiques de rapatriement auxquelles ont contribué les pouvoirs publics, notamment à l'occasion de la cessation d'activité d'Air Lib ou d'Air Bourbon, la mise en place d'un dispositif pérenne doit être recherchée au vu de la répétition des arrêts d'exploitation constatés au cours de la période récente. Dans cette perspective, le Gouvernement a confié au Conseil national des clients aériens (CNCA) une mission afin de procéder à l'étude de toute mesure pouvant améliorer la protection des passagers du transport aérien. Ce rapport, dont la remise est prévue à la fin du mois d'avril 2005, doit notamment permettre d'évaluer les solutions susceptibles de remédier à des situations de ce type. Il est à noter que cette initiative devrait utilement contribuer aux travaux engagés, dans ce domaine, au niveau communautaire. A la suite de situations similaires survenues dans d'autres États membres de l'Union européenne (arrêts d'activité de Volare et d'Air Polonia), au cours des derniers mois, la Commission européenne vient, en effet, de décider de relancer la réflexion déjà engagée en 2000 à ce sujet. Cette réflexion pourrait la conduire à formuler une proposition de réglementation communautaire. A ce stade, la Commission européenne prévoit de réaliser un état des lieux des dispositifs en vigueur au sein des Etats membres de l'Union européenne et d'analyser la faisabilité juridique des différentes options envisageables.

Données clés

Auteur : M. Alain Rodet

Type de question : Question écrite

Rubrique : Transports aériens

Ministère interrogé : équipement

Ministère répondant : équipement

Dates :
Question publiée le 25 janvier 2005
Réponse publiée le 1er mars 2005

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