budget : services extérieurs
Question de :
M. Daniel Paul
Seine-Maritime (8e circonscription) - Député-e-s Communistes et Républicains
M. Daniel Paul attire l'attention de M. le ministre délégué au budget et à la réforme budgétaire sur la réforme en cours du dispositif de renseignement de la douane. Le réseau de douane française a fait preuve de son efficacité, comme le soulignent divers rapports et bilans d'activités de la douane. Ainsi, celle-ci réalise chaque année près de 80 % du nombre total des saisies de stupéfiants en France. Le dispositif actuel s'appuie sur les deux réseaux que constituent la direction nationale et les brigades régionales de recherche (BRR), dont le maillage territorial étroit contribue largement à la collecte active de renseignements. Le projet de la direction générale des douanes est de supprimer la totalité des BRR. Il prévoit certes de renforcer le réseau des recherches de la direction nationale. Toutefois, le maillage territorial serré des BRR permettait une recherche minutieuse des trafiquants. En outre, les futures cellules de pilotage et d'orientation des contrôles qui vont voir le jour dans chaque direction régionale laissent vierge de toute présence de veille et de contrôle une très large partie du territoire national. Aucune structure de recherche douanière n'existerait plus dans nombre de régions qui ne sont pourtant pas à l'abri des trafics de stupéfiants ! Ces mesures de restriction de la présence des douanes sur le territoire s'expliquent avant tout par les contraintes financières. Plus de 23 emplois seront directement supprimés, tandis que les emplois créés dans les cellules de pilotage seront essentiellement administratifs et sédentaires. Le travail de recherche et de collecte d'informations sera donc amoindri. La réduction de l'activité douanière paraît pourtant peu opportune, quand on sait que la saisine de drogues ne cesse de progresser sur le territoire. Ainsi, entre 2002 et 2003, elle a augmenté de 50 %. Il en est de même pour le trafic d'armes : les saisines ont été multipliées par quatre entre 2002 et 2003. Pour toutes ces raisons, il lui demande de préserver les quelques dizaines de postes indispensables au maintien des BRR, pour que le système douanier puisse continuer de fonctionner correctement.
Réponse publiée le 19 avril 2005
Depuis plusieurs années, la direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI) a engagé une réflexion d'ensemble portant sur son dispositif de renseignement et de lutte contre la fraude. La réforme envisagée porte en particulier sur les modes de collecte et de traitement du renseignement. Dans ce cadre, la mission des services de recherche n'est nullement remise en cause mais les impératifs opérationnels conduisent à revoir l'organisation actuelle de l'ensemble de la filière. Les dispositions législatives en matière de lutte contre la criminalité organisée et de fonctionnement de la justice, avec la loi Perben II, prévoient notamment la mise en oeuvre de techniques nouvelles d'investigation qui nécessitent une organisation adaptée. Ainsi, une direction nationale dédiée spécialement à ce secteur devrait être créée : la direction des opérations douanières (DOD). Dans le schéma envisagé, le choix de mettre en place des unités de tailles plus importantes qu'actuellement et dotées d'équipements plus modernes a été privilégié. Un maillage géographique équilibré a été proposé afin que le réseau des services de recherche, sans être affaibli, soit adapté aux nouveaux enjeux. La nouvelle direction des opérations douanières verrait, dans ce cadre, ses effectifs implantés sur l'ensemble du territoire portés à 387 agents, soit une augmentation de 94 emplois. Par ailleurs, ce dispositif serait complété par la création, au sein de chaque direction régionale, d'une cellule de pilotage des contrôles et de la lutte contre la fraude. Cette cellule serait chargée de renforcer le réseau existant sur le plan régional afin d'améliorer la coordination et le ciblage des interventions des brigades de surveillance. S'agissant des personnels, la réforme s'effectuera à effectifs constants et les agents bénéficieront de priorités pour rejoindre les postes offerts dans les nouvelles structures. Ceux qui seraient amenés à devoir changer de résidence bénéficieront des mesures sociales d'accompagnement habituellement prévues lors des restructurations. Cette réforme, qui vise à adapter le nouveau dispositif douanier aux enjeux actuels, a pour ambition de conforter l'action de la douane dans sa mission fondamentale de lutte contre la grande fraude et la criminalité organisée.
Auteur : M. Daniel Paul
Type de question : Question écrite
Rubrique : Ministères et secrétariats d'état
Ministère interrogé : budget
Ministère répondant : budget
Dates :
Question publiée le 1er février 2005
Réponse publiée le 19 avril 2005