métallurgie
Question de :
M. Alain Bocquet
Nord (20e circonscription) - Député-e-s Communistes et Républicains
M. Alain Bocquet attire l'attention de M. le ministre délégué à l'industrie sur la situation de l'entreprise Fumel Technologie, une fonderie du secteur automobile employant 450 personnes à Fumel, dans le Lot-et-Garonne. Ce complexe métallurgique, poumon économique essentiel au dynamisme de l'économie locale, a été sauvé de la liquidation en 2003 grâce à la mobilisation des salariés, de leurs représentants, des collectivités territoriales, de la population et des nouveaux actionnaires qui se sont engagés après le retrait brutal du groupe suisse UBS. Aujourd'hui, Fumel Technologie a besoin de ressources financières, et notamment de concours bancaires, pour assurer son développement et sa pérennité. Malgré des perspectives d'activité encourageantes, dont témoigne un carnet de commandes rempli, et en dépit d'un projet industriel cohérent, les établissements bancaires refusent d'accorder les crédits nécessaires. Ceux-ci profitent pourtant des richesses créées par l'entreprise, via notamment les rémunérations déposées chaque mois par les salariés sur leurs comptes. Les services préfectoraux sont informés du dossier et des réunions de travail se sont tenues sans toutefois que la situation évolue favorablement. Á ce jour, seuls le conseil régional d'Aquitaine et le conseil général du Lot-et-Garonne ont apporté leur soutien à la fonderie sous forme d'avance remboursable et de garantie d'emprunt. Dans ses voeux pour 2005, le Président de la République a pourtant promis une relance de la politique industrielle en France. Aussi, il lui demande quelles initiatives et quelles mesures il entend prendre pour que l'État soutienne Fumel Technologie dans sa recherche de financements durables et appuie cette entreprise dans sa démarche de redressement.
Réponse publiée le 12 juillet 2005
Dans le cadre de la restructuration du groupe Valfond, la société Fumel Technologie, via sa filiale Fonderie Automotive Aquitaine (F2A), a été constituée pour reprendre, en juillet 2003, la société Sadefa, usine spécialisée dans la fonderie et l'usinage de pièces mécaniques (carters, disques de freins inserts de chemises). Propriété du groupe Pont-à-Mousson jusqu'en 1990, puis du groupe Valfond, la fonderie de Fumel est spécialisée dans la fabrication de pièces de fonte pour poids lourds. Les principaux clients de l'entreprise sont RVI, Volvo et Scania. En dépit de conditions économiques de reprise favorables grâce en particulier à la reprise des stocks de matière pour un euro symbolique, l'exploitation du site de Fumel a connu des difficultés dès le premier exercice et des pertes préoccupantes. Cette fonderie fait partie d'un segment en difficulté en raison de la hausse des coûts des matières, de la diminution de l'usage de fonte dans l'industrie de l'automobile et de la concurrence de pays à bas coûts. Le site de Fumel souffre de surcroît du vieillissement de ses installations, qui n'ont pas fait l'objet, depuis plusieurs années, des investissements technologiques nécessaires. Dans le cadre du suivi de la restructuration du groupe Valfond, les services de l'État, sous l'égide du comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), ont été particulièrement attentifs à la mise en oeuvre du plan de reprise de l'ex-Sadefa. À ce titre, un audit industriel et financier a été réalisé au printemps à l'initiative du préfet et du comité départemental d'examen des problèmes de financement des entreprises (CODEFI). Celui-ci a notamment mis en évidence l'amorce en 2005 du redressement de l'exploitation grâce à une amélioration des commandes. L'audit a également préconisé des mesures en matière de maîtrise de la qualité et de réduction du recours au personnel intérimaire. L'entreprise Fonderie Automotive Aquitaine doit maintenant achever sa restructuration. Ses dirigeants ont préparé un programme d'investissement significatif et cherchent des financements destinés à restaurer la trésorerie. Ces besoins de financement doivent être assurés par l'entreprise elle-même, propriétaire d'un barrage hydraulique dont la valeur est très sensiblement supérieure aux besoins prioritaires identifiés par l'audit. Un protocole d'accord relatif à la cession de cet actif, non stratégique pour l'activité de fonderie, et qui aurait dû de surcroît intervenir en 2003 dans le cadre du plan de reprise, a pu être signé le 8 juin 2005. Les services de l'État suivent avec attention la poursuite de ce plan.
Auteur : M. Alain Bocquet
Type de question : Question écrite
Rubrique : Industrie
Ministère interrogé : industrie
Ministère répondant : industrie
Signalement : Question signalée au Gouvernement le 5 juillet 2005
Dates :
Question publiée le 8 février 2005
Réponse publiée le 12 juillet 2005