Question écrite n° 56965 :
élections pour l'assemblée territoriale

12e Législature

Question de : M. Émile Zuccarelli
Haute-Corse (1re circonscription) - Députés n'appartenant à aucun groupe

M. Émile Zuccarelli appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales sur la proposition de loi relative à la réforme du mode de scrutin pour l'élection des conseillers à l'assemblée de Corse, qu'il a déposée et qui a été enregistrée à la présidence de l'Assemblée nationale le 29 avril 2004. La loi n° 99-36 du 19 janvier 1999 relative au mode d'élection des conseillers régionaux prévoit qu'un quart des sièges est attribué à la liste arrivée en tête, avant la mise en oeuvre de la répartition à la proportionnelle entre toutes les listes. Cette disposition, confirmée par la loi n° 2003-327 du 11 avril 2003, permet d'établir des majorités stables et d'éviter les écueils d'un scrutin strictement proportionnel. Elle n'est toutefois pas applicable en Corse, région qui, depuis le statut Joxe, ne dispose que d'une prime limitée à trois sièges, de fait inopérante comme l'a montré le dernier scrutin territorial. Parallèlement, le seuil fixé pour l'accès des listes au second tour des élections régionales ne s'élève en Corse qu'à 5 % des suffrages exprimés, contre 10 % sur le continent, et il n'existe pas de seuil minimal pour fusionner entre les deux tours, alors qu'il s'élève à 5 % des suffrages exprimés dans les autres régions métropolitaines. L'absence de mesure correctrice est particulièrement dommageable à la vie politique régionale de l'île, comme en témoignent les difficultés rencontrées au cours du dernier scrutin : 51 élus répartis en 7 groupes, sans majorité absolue, notamment pour élire le président de l'assemblée et celui du conseil exécutif. L'adoption de la proposition de loi relative au mode d'élection des conseillers à l'assemblée de Corse permettrait d'aligner les règles électorales en vigueur en Corse sur celles régissant les régions continentales et de mettre fin à un système dont les inconvénients sont bien connus. Aussi, il souhaiterait qu'il lui indique les suites que le Gouvernement entend donner à sa proposition de loi, et notamment l'échéance envisagée pour la soumettre à la représentation nationale.

Réponse publiée le 31 mai 2005

L'honorable parlementaire propose un nouveau mode d'élection des conseillers à l'Assemblée de Corse. Le mode de scrutin de l'Assemblée de Corse a déjà fait l'objet de cinq lois en l'espace de 17 ans : la loi n° 82-214 du 2 mars 1982 a institué la représentation proportionnelle intégrale ; la loi n 84-490 du 25 juin 1984 a complété la précédente en réservant la répartition des sièges aux seules listes ayant recueilli au moins 5 % des suffrages exprimés ; la loi n° 85-692 du 10 juillet 1985 a conservé cette disposition dans le cadre de deux circonscriptions départementales ; la loi n° 91-428 du 13 mai 1991 a rétabli une circonscription unique en instaurant un second tour ouvert aux listes ayant obtenu un minimum de 5 % des suffrages exprimés au premier tour, la liste arrivée en tête emportant une prime majoritaire de 3 sièges sur 51 ; enfin, la loi n° 99-36 du 19 janvier 1999 a rétabli le seuil de 5 % des exprimés pour prétendre à la répartition des sièges. Le mode d'élection de l'Assemblée de Corse a toujours été volontairement choisi afin de restituer la multiplicité des opinions qui traversent les différents courants politiques. Toute réflexion sur le sujet s'inscrit nécessairement dans une réflexion plus large sur les institutions de l'île. Or, ce débat a été clos par la consultation du 3 juillet 2003. C'est pourquoi le Gouvernement n'entend pas modifier le droit existant.

Données clés

Auteur : M. Émile Zuccarelli

Type de question : Question écrite

Rubrique : Élections et référendums

Ministère interrogé : intérieur

Ministère répondant : intérieur

Dates :
Question publiée le 8 février 2005
Réponse publiée le 31 mai 2005

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