Question écrite n° 57928 :
médecins spécialistes

12e Législature

Question de : M. Maurice Giro
Vaucluse (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Maurice Giro * appelle l'attention de M. le ministre des solidarités, de la santé et de la famille sur le projet de décret visant à réformer la procédure de qualification des médecins, préparé par le ministère de l'éducation nationale. Ce texte devrait confier à des jurys uniquement universitaires le soin de procéder à la qualification ou requalification des médecins qui souhaitent diversifier leurs compétences sans changer de spécialité. Or l'application de ces nouvelles dispositions aurait pour conséquence, selon les informations transmises par le conseil de l'ordre des médecins, de lui ôter sa compétence dans le domaine des qualifications pour en confier l'organisation aux commissions interrégionales d'internat. De surcroît, le nouveau dispositif s'adresse à des médecins et non à des étudiants et, à cet égard, prétendre faire passer ou repasser des médecins expérimentés devant les commissions régionales d'internat sera sans conteste très mal vécu par la profession. Aussi, il s'étonne que l'élaboration de ce projet puisse être réalisée par un ministère autre que celui ayant la santé publique dans ses attributions et lui demande de bien vouloir lui indiquer ses intentions.

Réponse publiée le 29 mars 2005

L'attention du ministre des solidarités, de la santé et de la famille a été appelée sur la délivrance des qualifications médicales. Des dispositions récentes ont précisé les conditions dans lesquelles les personnes autorisées à exercer la médecine en France peuvent obtenir la qualification de spécialiste. En effet, le décret 2004-252 du 19 mars 2004 pris en application de l'article L. 632-12 4° du code de l'éducation et le nouveau règlement de qualifications fixé par arrêté du 30 juin 2004 permettent désormais à ces médecins d'obtenir une qualification de spécialistes lorsqu'ils n'en détenaient pas, situation des médecins dits « nouveau régime » qui, antérieurement, n'avaient pas accès aux commissions de qualification ordinale. Dans ce même cadre, ces médecins peuvent aussi obtenir une qualification différente de celle qu'ils détenaient antérieurement. Ainsi devient-il possible d'établir des passerelles entre spécialités et d'adapter le déroulement des carrières médicales aux évolutions des pratiques ainsi qu'à l'expérience acquise par les praticiens. Parallèlement, la loi 2002-73 du 17 janvier 2002 a réformé le régime des études médicales en remplaçant le concours de l'internat par des épreuves nationales classantes pour tous et en érigeant la médecine générale en spécialité. Compte tenu de l'importance de ces réformes et de la nécessité de permettre à des médecins qui ne les possèdent pas d'accéder à certains diplômes spécialisés (DES) et aux diplômes d'études spécialisées complémentaires (DESC) correspondants, comme de préciser les modalités de validation d'une expérience acquise, une réflexion est conduite avec le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche en vue d'adapter la reconnaissance des qualifications médicales à l'évolution d'ensemble de la formation médicale. Il ne s'agit aucunement de remettre en cause la qualité du travail accompli par le conseil de l'ordre des médecins garant de leur compétence, ni de l'exclure du processus de qualification, pas davantage d'ailleurs que les représentants de la profession. Toute évolution associera l'ensemble des partenaires concernés.

Données clés

Auteur : M. Maurice Giro

Type de question : Question écrite

Rubrique : Professions de santé

Ministère interrogé : solidarités, santé et famille

Ministère répondant : solidarités, santé et famille

Dates :
Question publiée le 15 février 2005
Réponse publiée le 29 mars 2005

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