Question écrite n° 58159 :
représentativité

12e Législature

Question de : M. Jean-Marc Roubaud
Gard (3e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Jean-Marc Roubaud appelle l'attention de M. le ministre délégué aux relations du travail sur les difficultés de réformer et sur l'immobilisme social qui en découle. En France, on constate chaque année une augmentation du nombre des syndicats alors que celui des syndiqués est à la baisse. Phénomène qui tendrait à expliquer, entre autre, la surenchère que se livrent les syndicats en matière sociale. En conséquence, il lui demande s'il envisage de modifier le cadre juridique de représentativité des syndicats en France afin de les inciter à s'unifier pour que le dialogue social s'en trouve amélioré, à l'instar de ce qui se fait dans les autres pays européens.

Réponse publiée le 26 avril 2005

L'attention du Gouvernement a été appelée sur la représentativité des syndicats en France. La présomption de représentativité telle que reconnue dans l'arrêté du 31 mars 1966 aux cinq confédérations ne fait pas obstacle à ce que des organisations syndicales qui ont une audience importante auprès des salariés, ou dans certains secteurs d'activité, participent aux négociations dans les entreprises ou dans les branches. Cette représentativité est appréciée par le juge au regard des critères énumérés à l'article L. 133-2 du code du travail (effectifs, indépendance, cotisation, expérience et ancienneté du syndicat, attitude patriotique pendant l'Occupation), auxquels il a ajouté les critères de l'audience du syndicat et de son influence. Dans un arrêt de la Cour de cassation du 3 décembre 2002, Caisse d'épargne et de prévoyance d'Alsace contre Sud Caisse d'épargne, le juge a été conduit à prendre davantage en considération des syndicats qui ont une activité importante dans l'entreprise, malgré un nombre d'adhérents faible, dans un contexte de faible taux de syndicalisation, dans le but de préserver l'activité syndicale dans l'entreprise. Afin de développer un dialogue social ouvert et constructif, il est apparu nécessaire de renforcer la légitimité des accords collectifs et d'élargir la place accordée à la négociation d'entreprise, ainsi que de développer la négociation en l'absence de représentants syndicaux dans l'entreprise. La loi du 4 mai 2004 relative à la formation professionnelle tout au long de la vie et au dialogue social met en oeuvre ces orientations. Sans modifier les règles de la représentation syndicale dans l'entreprise, elle permet d'accroître la responsabilisation des acteurs de la négociation collective. Elle autorise, par ailleurs, les représentants élus du personnel ou, en cas de carence aux élections, un salarié mandaté à négocier et à conclure des accords collectifs selon des modalités fixées par la branche professionnelle.

Données clés

Auteur : M. Jean-Marc Roubaud

Type de question : Question écrite

Rubrique : Syndicats

Ministère interrogé : relations du travail

Ministère répondant : relations du travail

Dates :
Question publiée le 15 février 2005
Réponse publiée le 26 avril 2005

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