Question écrite n° 58305 :
budget : services extérieurs

12e Législature

Question de : M. Daniel Paul
Seine-Maritime (8e circonscription) - Député-e-s Communistes et Républicains

M. Daniel Paul appelle l'attention de M. le ministre délégué au budget et à la réforme budgétaire sur les conséquences du projet de réorganisation du dispositif de surveillance maritime de la douane. Dans le cadre d'une réforme aéromaritime, dictée par la réduction des moyens de l'État, les brigades de surveillance nautique de Cherbourg, Rouen,Boulogne, Dunkerque et la brigade garde-côtes du Havre devraient être supprimées, réduisant ainsi de 50 % la flottille existante. En terme d'emplois, sur les 175 postes existants sur la façade Manche-mer du Nord, 63 postes vont être supprimés, au niveau national, ce sont 300 postes qui le seraient prochainement. On assiste à un véritable démantèlement de notre réseau de brigades régionales de surveillance douanières, dont l'efficacité n'est pourtant plus à démontrer. Ainsi, celui-ci réalise chaque année près de 80 % de nombre total des saisies de stupéfiants en France. Á l'heure où le Gouvernement parle de lutte contre la consommation de cannabis, cette réforme met gravement en péril les missions de lutte contre les trafics de cigarettes et de stupéfiants. Ce nouveau dispositif prévoit de renforcer un réseau de recherche nationale au détriment de l'étroit maillage territorial serré par les brigades régionales de surveillance, qui permettait une recherche minutieuse des trafiquants de toutes sortes. Les futures cellules de pilotage et d'orientation des contrôles qui vont voir le jour laisseront vierge de toute présence de veille et de contrôle une très large partie du territoire national. Il lui demande de réexaminer ce nouveau dispositif de surveillance maritime qui va entraîner la suppression de plusieurs centaines d'emplois et permettre la recrudescence de trafics illégaux.

Réponse publiée le 5 avril 2005

Depuis plusieurs années, la direction générale des douanes et droits indirects est engagée dans un processus de modernisation dont le but est de renforcer l'efficacité de ses services, tant pour améliorer la qualité du service rendu à l'usager que pour développer la lutte contre la grande fraude. Cette démarche s'effectue progressivement et touche de nombreux services parmi lesquels figurent ceux de la surveillance maritime. Le dispositif douanier de surveillance maritime, mis en place il y a environ trente ans, doit être adapté aux nouveaux enjeux maritimes et au renforcement de la coordination de l'action de l'État en mer. Il met en oeuvre des moyens vieillissants et hétérogènes qui ne pourront tous être remplacés. En effet, comme préconisé au niveau interministériel, les moyens d'intervention maritime de l'État en fin de vie n'ont plus vocation à être renouvelés nombre pour nombre et les redondances dans leurs implantations doivent être évitées. Cette situation exigeait une réflexion d'ensemble sur l'avenir de la douane en mer. Elle a été entreprise en 2004, en concertation avec les représentants des personnels marins, aériens de la douane et de leur encadrement. Un projet de réorganisation de la surveillance maritime douanière a ainsi été élaboré dans le respect des principes interministériels. L'objectif est la mise en place progressive d'ici deux à trois ans d'un dispositif plus resserré et homogène assurant plus de présence et de contrôles en mer. À capacité opérationnelle globale maintenue, il s'agit de donner à la douane les moyens d'affirmer son rôle maritime, tant en matière de lutte contre la fraude douanière que dans le cadre de l'action de l'État en mer (AEM), en améliorant son efficacité et en renforçant ses capacités d'intervention dans les zones maritimes les plus sensibles. La modernisation du dispositif douanier de surveillance maritime devra être accompagnée d'une adaptation des structures et d'une redéfinition des méthodes de travail, notamment par une valorisation des bonnes pratiques. Dans ce contexte, la réflexion d'ensemble englobera également les unités navales des douanes de la façade Manche - mer du Nord. Une concertation ouverte et approfondie avec les représentants des personnels, les agents et l'encadrement est engagée pour analyser, en détail, l'ensemble de la problématique maritime douanière ainsi que les évolutions souhaitables sur cette façade. Cette concertation se poursuivra ensuite au niveau national.

Données clés

Auteur : M. Daniel Paul

Type de question : Question écrite

Rubrique : Ministères et secrétariats d'état

Ministère interrogé : budget

Ministère répondant : budget

Dates :
Question publiée le 22 février 2005
Réponse publiée le 5 avril 2005

partager