Géorgie
Question de :
Mme Chantal Robin-Rodrigo
Hautes-Pyrénées (2e circonscription) - Socialiste
L'incertitude sur l'avenir politique et économique du pays règne actuellement en Géorgie, au lendemain de la mort du Premier ministre M. Zourab Jvania, homme clef des réformes. L'ancien président géorgien M. Edouard Chevardnadzé, dont M. Jvania avait été proche avant de passer dans l'opposition, a déclaré que « certaines rumeurs qui parvenaient jusqu'à lui » sur ce drame ne correspondant pas à la version officielle, « méritaient l'attention ». Le trouble jeté par cette disparition tragique amène certains observateurs à craindre un renforcement du parti des radicaux, moins enclins au dialogue avec les leaders des régions séparatistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie. Par ailleurs, c'est aussi l'avenir des réformes économiques qui est en jeu. De l'avis général, la Géorgie a perdu l'homme politique le plus capable, à un moment clef. Compte tenu de cette inquiétante situation aux portes de l'Union européenne, Mme Chantal Robin-Rodrigo demande à M. le ministre des affaires étrangères de lui indiquer les intentions du Gouvernement au sujet de ce dossier.
Réponse publiée le 3 mai 2005
Le Premier ministre géorgien, Zourab Jvania, est décédé en début du mois de février à la suite d'une intoxication au monoxyde de carbone. La Géorgie a perdu un homme de grande expérience, attaché à la mise en oeuvre des réformes économiques et politiques et apprécié pour ses positions mesurées. La disparition de Zourab Jvania, si elle modifie les équilibres au sein de la coalition, ne semble pas devoir, cependant, entraîner d'instabilité politique. L'un des proches du défunt Premier ministre, Zourab Noghaideli, lui a succédé. Le Président Saakachvili l'a chargé de continuer l'oeuvre de Zourab Jvania, avec la même détermination et dans le même esprit de consensus. La France souhaite notamment utiliser le levier que constituent les négociations sur les plans d'action pour que les trois États du Sud Caucasse intensifient leurs efforts en matière de lutte contre la corruption et de réduction de la pauvreté. Notre attention se portera aussi sur le respect de l'État de droit et les mesures prises pour développer la coopération régionale. La difficile question de la résolution des conflits séparatistes sera également un point crucial dans l'élaboration de cette nouvelle politique européenne à l'égard des trois pays du Sud Caucasse. La France est, comme le sait l'honorable parlementaire, très attachée à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de la Géorgie. Nous suivons donc avec attention l'évolution de la situation en Ossétie du Sud et en Abkhazie, deux régions sécessionnistes de Géorgie qui ont connu une forte période de tension au cours de l'été dernier. Les conflits gelés, qui grèvent le développement de la Géorgie et de l'ensemble du Sud Caucasse, sont l'un des principaux défis auxquels sont confrontées les nouvelles autorités géorgiennes, un an après leur accession au pouvoir. Nous leur apportons notre aide et les encourageons à rechercher une solution pacifique et durable à ces conflits, par la voie du dialogue et de la négociation.
Auteur : Mme Chantal Robin-Rodrigo
Type de question : Question écrite
Rubrique : Politique extérieure
Ministère interrogé : affaires étrangères
Ministère répondant : affaires étrangères
Dates :
Question publiée le 1er mars 2005
Réponse publiée le 3 mai 2005