programmes
Question de :
M. Bruno Gilles
Bouches-du-Rhône (5e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Bruno Gilles appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur le projet de loi d'orientation pour l'école. Il lui fait part de l'inquiétude des professeurs quant à la place qui pourrait être réservée à l'avenir à l'enseignement de l'italien au lycée. Il semble que le projet ne permette aux élèves de seconde de choisir qu'un seul enseignement de détermination qui sera nécessairement une seconde langue vivante. Or l'italien est très présent dans le choix d'une troisième langue mais dans ce projet, la LV 3 tend à être marginalisée, voire exclue des enseignements. De plus, des mesures fortes annoncées dans le rapport, visent à augmenter la proportion d'élèves apprenant l'allemand (information, ouverture de classes bilingues en sixième) au détriment de l'italien. Les mesures prises en faveur de l'allemand auront très vite pour conséquence une diminution des élèves étudiant l'italien, la fermeture de sections et ainsi l'appauvrissement de l'offre linguistique en France. Alors que l'Italie est le premier partenaire économique de la région PACA, il lui demande ce qui est envisagé afin de maintenir l'enseignement de l'italien en France.
Réponse publiée le 19 juillet 2005
Les dispositifs incitant le choix de l'allemand, notamment en langue vivante 2, font suite aux résolutions prises à l'issue du conseil des ministres franco-allemand tenu à Berlin, mardi 26 octobre 2004, et traduites par le plan de relance de la langue allemande présenté lors de la rencontre des recteurs d'académie français et des responsables scolaires allemands à Sarrebruck, le 12 novembre 2004. Le premier tableau ci-dessous, s'il montre l'urgence qu'il y avait à mettre en oeuvre un tel plan, laisse apparaître le bénéfice que tire l'italien de la politique de diversification conduite par le ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Le second tableau décrit le détail de l'augmentation des effectifs d'élèves en italien, due à la forte progression de cette langue en LV 2. Dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'italien, en dix ans, a globalement progressé de 44,34 % et de 57 % en LV 2, ce qui montre la situation favorable dont il bénéficie dans cette région en raison notamment de la proximité de l'Italie. La discussion de la loi d'orientation et de programme pour l'avenir de l'école, adoptée par le Parlement, a révélé l'ambitieux plan projeté par le ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche pour la rénovation de l'enseignement des langues. Ce plan est fondé sur des mesures pédagogiques novatrices (groupes organisés en fonction des niveaux de compétences du cadre commun de référence du Conseil de l'Europe et un renforcement de cet enseignement à tous les échelons : à l'école, les langues seront enseignées de façon plus précoce [à terme dès le CE 1]) ; au collège la deuxième langue le sera dès la classe de cinquième tandis que l'on veillera à assurer la continuité avec la première langue choisie à l'école ; au lycée, la deuxième langue vivante sera inscrite dans le tronc commun des enseignements de la classe de seconde générale et technologique. Seront également développées dans toutes les académies les sections européennes et les sections internationales. Afin de garantir le maintien de la diversité de l'offre linguistique, le Gouvernement n'a pas souhaité retenir la proposition de la commission du débat sur l'avenir de l'école d'inscrire l'anglais parmi les composantes du socle commun des connaissances et compétences indispensables ; le Parlement a confirmé ce choix en faveur de « la pratique d'au moins une langue vivante étrangère ». Ce plan devrait ainsi permettre de mieux appliquer les directives européennes qui incitent notamment à « l'apprentissage de deux langues vivantes en plus de la langue maternelle » et de « favoriser l'apprentissage de la langue européenne de proximité », ce dont la langue italienne ne pourra que tirer bénéfice, dans les académies du sud-est de la France. Les commissions académiques sur l'enseignement des langues, créées par la loi, pourront veiller à la promotion de cette langue auprès des établissements, des élus, des parents et des élèves. Toutes ces propositions devraient faire l'objet de mesures réglementaires prises séparément et dont la nature sera fixée par le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.
ALLEMAND | VARIATION (en %) | ANGLAIS | VARIATION (en %) | ESPAGNOL | VARIATION (en %) | ITALIEN | VARIATION (en %) | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1994-1995 | 1 332 066 | 5 311 091 | 1 579 296 | 179 426 | ||||
2004-2005 | 860 889 | - 35,37 | 5 282 992 | - 0,52 | 2 158 326 | + 36,66 | 236 927 | + 32,04 |
STATUT DE LA LANGUE | 1994-1995 | 2004-2005 | VARIATION (en %) |
---|---|---|---|
LV 1 | 3 458 | 3 839 | + 11,56 |
LV 2 | 121 771 | 189 883 | + 55,93 |
LV 3 | 54 197 | 43 205 | - 20,28 |
Auteur : M. Bruno Gilles
Type de question : Question écrite
Rubrique : Enseignement secondaire
Ministère interrogé : éducation nationale
Ministère répondant : éducation nationale
Dates :
Question publiée le 8 mars 2005
Réponse publiée le 19 juillet 2005