Question écrite n° 60529 :
durée du travail

12e Législature

Question de : M. Patrick Roy
Nord (19e circonscription) - Socialiste

M. Patrick Roy appelle l'attention de M. le ministre délégué aux relations du travail sur les effets, à l'égard des salariés à temps partiel, de la réforme de l'organisation du temps de travail dans l'entreprise. L'objectif déclaré de la proposition de loi engageant cette réforme, actuellement en cours d'examen par le Parlement, est de permettre aux salariés de « travailler plus pour gagner plus ». Le nouveau dispositif envisagé vise à favoriser le rachat des jours de réduction du temps de travail ou la réalisation d'heures supplémentaires prétendument choisies. Ce texte remet donc en cause, d'une part, l'esprit de solidarité et, d'autre part, les résultats en termes de création d'emplois qui caractérisaient la législation relative à la durée du temps de travail mise en place sous la législature précédente. En incitant les salariés à ces pratiques, il n'aura d'autre effet que de limiter considérablement les possibilités d'embauches par les employeurs. Ceci est naturellement regrettable pour la politique de lutte contre le chômage, qui devrait être une priorité de l'action gouvernementale. On peut également douter de l'opportunité de cette réforme concernant les salariés à temps partiel. Ces derniers n'ont pas choisi leur durée limitée de temps de travail et souhaiteraient également travailler plus et gagner plus. Or, la nouvelle législation ne le permettra pas. Aussi, il lui demande de lui indiquer ses opinions et intentions sur ce point.

Réponse publiée le 18 octobre 2005

L'attention du Gouvernement a été appelée sur l'application aux salariés à temps partiel de la loi du 31 mars 2005 portant réforme de l'organisation du temps de travail dans l'entreprise, qui prévoit un certain nombre de mesures d'assouplissement des 35 heures, et notamment la possibilité pour les salariés qui le souhaitent, en accord avec leur employeur et sous les conditions prévues par accord collectif, de travailler au-delà du contingent annuel d'heures supplémentaires. Ce dispositif des heures choisies, encadré par un accord collectif, ne vise pas les salariés à temps partiel. Mais il ne remet pas en cause la législation déjà applicable à cette catégorie de salariés qui comporte un certain nombre de mesures destinées à assurer un droit au travail à temps partiel choisi. En effet, les salariés à temps partiel qui souhaitent aujourd'hui travailler plus peuvent, en accord avec leur employeur, effectuer des heures complémentaires, voire augmenter leur volume d'heures de travail fixé dans le contrat de travail par avenant à ce même contrat. Le Gouvernement reste toutefois attentif à la question du travail à temps partiel. Cependant, plutôt que de modifier à ce stade une législation qui apparaît au demeurant complexe, il paraît préférable aujourd'hui d'explorer, au préalable, la voie de la négociation collective et de la diffusion de bonnes pratiques.

Données clés

Auteur : M. Patrick Roy

Type de question : Question écrite

Rubrique : Travail

Ministère interrogé : relations du travail

Ministère répondant : emploi, travail et insertion professionnelle des jeunes

Dates :
Question publiée le 15 mars 2005
Réponse publiée le 18 octobre 2005

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