Question écrite n° 63410 :
politique de l'emploi

12e Législature

Question de : M. Yves Bur
Bas-Rhin (4e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Yves Bur attire l'attention de M. le ministre des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat et des professions libérales sur l'inquiétude des professionnels de la coiffure suite au plan de développement des services à la personne. En effet le nombre des entreprises dans ce domaine est en progression constante depuis plusieurs années. Ainsi, depuis 1999 il y a eu en moyenne 950 immatriculations nouvelles chaque année et on en compte 60 000 aujourd'hui. Au total se devrait être près de 11 200 emplois qui seront créés dans les quatre prochaines années. D'une manière générale, la coiffure est le 2e secteur de l'artisanat en nombre d'entreprises. Or, le plan prévoit des exonérations de charges patronales au bénéficie des entreprises de coiffure à domicile, ce qui risque de provoquer des distorsions de concurrence vis-à-vis des artisans déjà établis qui exercent ces activités. Par ailleurs, les entreprises proposant leurs services aussi bien au salon qu'à domicile seront contraints d'appliquer à leurs employés des régimes sociaux différents. Cette situation pourrait compliquer la gestion et contredirait donc la volonté affichée par le Gouvernement de simplifier la situation réglementaire. De même, la mise en place du chèque emploi universel est de nature à concurrencer les entreprises établies. Enfin, les professionnels rappellent leur revendication d'instaurer une qualification similaire pour toutes les formes d'exercice : il s'agirait de calquer les obligations de ceux qui exercent à domicile sur les coiffeurs en salon afin de garantir la sécurité des clients. C'est pourquoi, il lui demande les mesures envisagées pour assurer une équité de traitement entre ces deux modes d'exercice de la profession.

Réponse publiée le 12 juillet 2005

Plusieurs études économiques font état de besoins grandissants dans le secteur des services à domicile du fait de l'évolution des modes de vie et du vieillissement de la population. Aussi, le Gouvernement a-t-il présenté un plan de développement des services à la personne. Ce plan fait l'objet d'un projet de loi actuellement en cours d'examen par le Parlement. Les dispositifs proposés ont pour objectifs de dynamiser l'offre de services, répondant ainsi aux attentes et aux besoins des citoyens, et de permettre d'exploiter un gisement important de créations d'emplois. Ce plan prévoit notamment la création d'un chèque emploi-service universel (CESU) permettant de faciliter la rémunération des services à la personne. Il fusionnerait et remplacerait, au 1er janvier 2006, le chèque emploi-service et le titre emploi-service. Accessible à tous, ce dispositif devrait permettre de rémunérer tous les services à la personne entrant dans le champ de l'agrément, que ceux-ci soient rendus par des structures prestataires, mandataires ou dans le cadre de l'emploi direct. Le plan prévoit également la mise en oeuvre de mesures d'exonération de charges fiscales et sociales, associées à l'utilisation du CESU, qui visent à étendre le marché des services à domicile en facilitant son accès à des personnes qui, pour des raisons de coût, ne pouvaient pas y accéder. Dans l'état actuel du projet, la coiffure à domicile pour les seules personnes dépendantes entre dans le champ d'application de ce nouveau dispositif. Toutefois, le Gouvernement demeurera attentif à ce qu'il ne soit pas source de distorsions de concurrence. Les unions et organisations professionnelles directement concernées par le projet de loi relatif au développement des services à la personne seront concertées. À l'issue de cette étape, la liste des services qui pourraient faire l'objet d'un paiement avec le CESU sera définitivement établie. Les difficultés d'application, notamment en termes d'allégements de charges sociales, pourront également être abordées lors de la concertation des organisations professionnelles. En outre, la coiffure à domicile, à l'instar de la coiffure en salon, constitue une activité impliquant une immatriculation au répertoire des métiers, pour laquelle des diplômes ou une expérience adéquate peuvent conduire à la reconnaissance de la qualité d'artisan et même de maître artisan. Ces deux formes d'exercice ne peuvent donc pas être opposées, et d'ailleurs, certaines entreprises de coiffure les pratiquent simultanément. En application de la loi du 23 mai 1946, toute personne exerçant à domicile, qu'elle soit chef d'entreprise artisanale ou salarié, doit obligatoirement détenir un certificat d'aptitude professionnelle de la coiffure. Par ailleurs, une prestation de services de coiffure à domicile exclut de fait les opérations les plus délicates qui nécessitent un matériel et des installations professionnelles particulières. En revanche, pour l'exercice dans un salon, une seule personne, que ce soit le chef d'entreprise ou un salarié, doit être titulaire d'un brevet professionnel de la coiffure. Elle supervise notamment l'ensemble des prestations effectuées par les salariés travaillant dans le salon. Les modalités de fonctionnement de ces deux pratiques rendent la comparaison du niveau de qualification difficile. À ce stade, et en l'absence de remontée d'un nombre significatif d'accidents techniques lors de prestations de coiffure à domicile, il n'est pas prévu de relever les exigences de qualification actuelles, ce qui aurait pour effet de réduire les possibilités d'expansion de cette activité souhaitée par le plan gouvernemental de développement des services à la personne, notamment en faveur des personnes dépendantes.

Données clés

Auteur : M. Yves Bur

Type de question : Question écrite

Rubrique : Emploi

Ministère interrogé : PME, commerce, artisanat, professions libérales et consommation

Ministère répondant : PME, commerce, artisanat et professions libérales

Dates :
Question publiée le 19 avril 2005
Réponse publiée le 12 juillet 2005

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