Question de : Mme Chantal Robin-Rodrigo
Hautes-Pyrénées (2^e circonscription) - Socialiste

En ce début de printemps 2005, la presse israélienne a semé le trouble et la discorde entre Amman, Damas et Téhéran. En effet, les médias hébreux ont rapporté que le monarque hachémite se serait dernièrement livré à une attaque en règle contre la Syrie, qu'il accuserait d'être « la principale menace pour la stabilité du Proche-Orient » avec l'Iran et le Hezbollah. A Amman, le palais a démenti les comptes rendus du Yédiot Aharonot et de Haaretz. Pour Damas et Téhéran, les propos du souverain jordanien sont d'autant plus offensants qu'ils ont été prononcés devant des représentants de la communauté juive américaine, qui se sont empressés de l'ébruiter du côté de Jérusalem. La Syrie et l'Iran, les deux régimes de la région les plus hostiles à toute normalisation avec l'État hébreu, n'ont donc pas manqué d'apprécier. Tout cela vient après la mise en garde du monarque hachémite, fin janvier 2005, contre l'émergence d'un « croissant chiite » allant de l'Iran au Liban, via l'Iraq (dominé par les partisans de l'ayatollah Sistani) et la Syrie (sous la coupe des alaouites), qui n'était pas passée inaperçue. En effet, elle reflète la crainte du petit royaume jordanien, exclusivement sunnite, de se retrouver en première ligne, face à un « arc » chiite. Compte tenu de la confusion de la situation, Mme Chantal Robin-Rodrigo demande à M. le ministre des affaires étrangères de lui faire le point sur ce dossier, et de lui indiquer les intentions du Gouvernement au sujet de ce dernier.