Question de : M. François Lamy
Essonne (6^e circonscription) - Socialiste

M. François Lamy appelle l'attention de M. le ministre délégué aux anciens combattants sur les risques liés à l'évolution officielle du langage pour les victimes de guerre. Le décret n° 2004-524 du 10 juin 2004 publié au Journal officiel du 12 juin 2004 a décidé la création d'un « Observatoire de la santé des vétérans ». Le terme « vétéran » est dans ce cas précis maladroit. S'il est employé dans de nombreux pays du monde, la République française, depuis l'existence d'une armée de la Nation, issue de la Révolution française, a toujours employé le terme « anciens combattants », qui exprime le caractère citoyen du défenseur de la République. Ces transformations linguistiques paraissent en contradiction avec notre nécessaire devoir citoyen de mémoire vis-à-vis des générations du feu comme vis-à-vis des générations futures. D'autre part, cette terminologie a profondément ému les associations d'anciens combattants qui, pour nombre d'entre elles, la refuse catégoriquement. Elles réfutent notamment la proximité sémantique anglo-saxonne du mot « vétéran ». Elles pensent par ailleurs entrevoir dans cette dénomination un engrenage dans lequel la politique de notre nation envers les anciens combattants dériverait seulement vers les affaires sociales. Ainsi il lui demande de revenir sur la terminologie choisie et lui enjoint d'éclaircir les intentions du Gouvernement en la matière.