PAC
Question de :
M. Gilles Artigues
Loire (1re circonscription) - Union pour la Démocratie Française
M. Gilles Artigues attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et de la ruralité sur les vives inquiétudes ressenties par les membres de la fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles de la Loire, section laitière, suite aux orientations budgétaires prises récemment à l'Onilait, qui prévoient des réductions drastiques des crédits consacrés à l'amélioration de la qualité en zone de montage. L'impact de celles-ci sur l'économie agricole de nos montagnes et du département ligérien pourrait s'avérer désastreux. Dans le cadre de la politique montagne, le syndicalisme avait obtenu une aide de onze millions d'euros, pour l'ensemble de la montagne française, à la collecte qui compensait une partie de la différence de coût de ramassage entre les zones de montagne et les zones de plaine de l'Ouest de la France ; elle a subi une érosion progressive jusqu'à se réduire à quelque 4 millions d'euros en 2004 ; en outre, cette enveloppe 2004 a subi un gel de 10 %. En 2004, un million d'euros ont tout d'abord été « empruntés » sur l'enveloppe lait montagne pour financer les aides à la cessation d'activité laitière (ACAL), qui sont habituellement financées par les pénalités dûes par les producteurs dépassant leur référence laitière. Il est donc envisagé, et tout à fait nécessaire, que cette somme soit remboursée au lait montagne, dès que les pénalités pour dépassement de la campagne 2004/2005 seront calculées. Cependant, une autre ponction s'ajoute à ce million d'euros : elle est liée au gel de plus de 20 % des crédits 2005 de l'Onilait ; ainsi, entre le prélèvement d'un million d'euros pour le financement des ACAL et le gel budgétaire de 20,5 % imposé sur les crédits Onilait, c'est une réduction de 45 à 50 % des crédits « lait montagne » qui est annoncée. Pour ces entreprises, du fait des surcoûts engendrés par la collecte du lait en zone de montagne, la tentation est forte de mettre en place une facturation des coûts aux producteurs. Les crédits consacrés à l'amélioration de la qualité en zone de montage avaient, jusqu'à présent, évité la mise en place d'une telle facturation. Il lui demande, en conséquence, de bien vouloir lui préciser les orientations qu'entend prendre son ministère pour pallier une situation qui risque, à terme, de devenir insupportable pour ces producteurs.
Réponse publiée le 16 août 2005
L'aide à la qualité du lait en zone de montagne constitue une priorité de l'action gouvernementale en faveur du secteur laitier. En effet, elle soutient une des filières qui contribue le mieux à l'aménagement du territoire, notamment dans les zones difficiles. Cette priorité s'est traduite par une hausse en 2005 du budget consacré à cette aide qui est passée de 4,25 à 4,5 millions d'euros. Dans un contexte de maîtrise des dépenses publiques, cette mesure a subi l'application d'un gel budgétaire de 200 000 euros. Un gage de 1 million d'euros a également été décidé pour aider au financement des aides à la cessation de l'activité laitière (ACAL). En effet, dans la perspective du découplage, il est apparu essentiel de conforter les quantités de références laitières (quotas) des éleveurs disposant de perspectives durables dans cette production. La filière laitière a demandé à ce que la récupération du montant le plus élevé de quotas, via l'aide à la cessation d'activité laitière (ACAL), constitue la première priorité de 2005, afin de redistribuer davantage de quotas à ces producteurs d'avenir, accroissant ainsi leur capacité de production et les aides découplées dont ils bénéficieront. Les producteurs situés en zone de montagne sont des bénéficiaires importants de cette mesure, qui a nécessité une ré-affectation des ressources. Ainsi, plus de 63 millions d'euros ont permis de répondre à la demande des professionnels et contribué à récupérer 320 000 tonnes de quotas auprès de 3 600 producteurs, soit le double de l'année 2004 et près de 1,5 % du quota national. Ces quantités permettront de conforter la situation des producteurs disposant de perspectives durables dans la production laitière, dans la mesure où elles viendront abonder non seulement leurs quotas, mais également leurs droits à paiement unique dont ils disposeront après le découplage. Au total, les crédits disponibles pour le financement de l'aide à la qualité du lait en zone de montagne se montent actuellement à 3,3 millions d'euros. Le ministère de l'agriculture et de la pêche, conscient des difficultés occasionnées par ces contraintes budgétaires, a demandé au directeur de l'Office national interprofessionnel du lait et des produits laitiers (ONILAIT) de rester très attentif à cette mesure et d'étudier la possibilité de réaffecter une part de ces crédits.
Auteur : M. Gilles Artigues
Type de question : Question écrite
Rubrique : Élevage
Ministère interrogé : agriculture, alimentation et pêche
Ministère répondant : agriculture et pêche
Dates :
Question publiée le 24 mai 2005
Réponse publiée le 16 août 2005