Question écrite n° 65862 :
réductions d'impôt

12e Législature

Question de : Mme Maryse Joissains-Masini
Bouches-du-Rhône (14e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

Mme Maryse Joissains-Masini appelle l'attention de M. le ministre délégué au budget et à la réforme budgétaire sur la situation fiscale des personnes âgées dépendantes hébergées dans une maison de retraite. Les dépenses d'accueil dans un tel établissement ne sont plus déductibles des impôts sur le revenu pour les personnes hébergées après le 31 décembre 2002, la déduction étant ramenée à la seule part de dépendance. Dans le même temps les revenus de ces personnes sont augmentés de la totalité des sommes versées par les enfants ce qui peut les rendre imposables pour quelques euros et leur faire perdre les avantages liés à la non-imposition. Par ailleurs, même si, en contrepartie, les descendants peuvent déduire de leurs revenus les sommes versées, la situation actuelle ne semble pas aller dans le sens de la solidarité nationale envers les personnes âgées souhaitée par le Gouvernement depuis la canicule de 2003. Elle lui demande de lui indiquer les mesures qu'il entend prendre afin que la situation soit plus favorable aux personnes âgées dépendantes et à leurs familles.

Réponse publiée le 16 août 2005

L'article 4 de la loi de finances pour 2004 a amélioré sur deux points le dispositif de la réduction d'impôt relative à l'hébergement des personnes âgées dépendantes en établissement. En premier lieu, il en a étendu le bénéfice à l'ensemble des personnes accueillies au sein d'un établissement habilité à recevoir des personnes âgées dépendantes (EHPAD). Ainsi, 600 000 personnes au lieu de 200 000 précédemment sont désormais potentiellement éligibles à cet avantage fiscal. En second lieu, il a porté de 2 300 euros à 3 000 euros, par personne hébergée, le plafond annuel des dépenses éligibles à la réduction d'impôt. Par ailleurs, dans le prolongement de la loi de finances rectificative pour 2000, qui a adapté le dispositif de la réduction d'impôt au conventionnement des EHPAD et à la mise en place de la « tarification ternaire » qui en résulte, les dépenses qui ouvrent droit à la réduction d'impôt pour tous les établissements sont celles relatives à la dépendance, à l'exclusion par conséquent des frais afférents à l'hébergement (frais de nourriture et de logement). En effet, conformément à l'article 5 de la loi du 20 juillet 2001 relative à la prise en charge de la perte d'autonomie et à l'allocation personnalisée d'autonomie, tous les EHPAD non encore conventionnés sont soumis de façon provisoire, dans l'attente de leur conventionnement, à l'application d'une tarification ternaire, qui individualise les dépenses liées à la dépendance. Désormais, toutes les personnes hébergées sont donc soumises au même régime, quelle que soit la situation de l'établissement au regard du conventionnement. Toutefois, les personnes hébergées au 31 décembre 2002 dans une unité de soin de longue durée non conventionnée et qui ont néanmoins bénéficié pour l'imposition de leurs revenus de 2002 d'une réduction d'impôt calculée sur la totalité des frais retenus dans la limite du plafond autorisé, c'est-à-dire non seulement sur les frais afférents à la dépendance mais aussi sur ceux relatifs à l'hébergement, continuent à bénéficier en application de l'article 4 déjà cité, aussi longtemps qu'elles demeureront hébergées en établissement d'accueil pour personnes âgées, d'une réduction d'impôt calculée sur la totalité de ces frais retenus dans la limite du plafond annuel de 3 000 euros par personne hébergée, sous déduction des sommes éventuellement perçues au titre de l'allocation personnalisée d'autonomie, et le cas échéant de l'aide sociale. Enfin, lorsque les enfants participent au financement des frais d'hébergement en établissement de leurs parents, les versements qu'ils effectuent sont déductibles de leur revenu imposable à titre de pensions alimentaires. En revanche, ces sommes ne sont pas imposables au nom des ascendants lorsqu'elles sont réglées directement à l'établissement d'accueil en l'acquit de la personne hébergée et à condition que celle-ci ne dispose que de très faibles ressources, telles que l'allocation aux vieux travailleurs salariés éventuellement majorée de l'allocation supplémentaire.

Données clés

Auteur : Mme Maryse Joissains-Masini

Type de question : Question écrite

Rubrique : Impôt sur le revenu

Ministère interrogé : budget

Ministère répondant : budget et réforme de l'Etat

Dates :
Question publiée le 24 mai 2005
Réponse publiée le 16 août 2005

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