Question écrite n° 67090 :
taxe sur les boissons dites " premix "

12e Législature

Question de : M. Jean-Claude Bois
Pas-de-Calais (13e circonscription) - Socialiste

M. Jean-Claude Bois attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les problèmes liés à l'application de la « surtaxe premix ». L'introduction récente, sur le marché français, de nouvelles boissons « prêtes à boire » aromatisées et à base de vin dont le taux de sucre dépasse celui fixé par la loi, soit de 35 grammes de sucre par litre, sont dispensées de cette taxe. Cette exonération procède d'un amendement qui stipule que les cocktails contenant un minimum de 50 % de vin en soient exonérés. Les auteurs de cette loi soulignaient, pourtant, lors de sa présentation, les méfaits de ces boissons sur les jeunes et notamment lors de leurs sorties nocturnes. Sachant que les fabricants de boissons « prêtes à boire » à base de bière ont été lourdement pénalisés, il lui demande ses intentions en la matière qui fassent prévaloir son souci d'équité. - Question transmise à M. le ministre de la santé et des solidarités.

Réponse publiée le 18 octobre 2005

D'après l'enquête ESCAPAD 2003 réalisée par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), l'alcool est la substance psychoactive la plus consommée chez les 17-18 ans (huit jeunes sur dix devant le tabac (un jeune sur deux). Parmi les garçons, l'usage régulier de l'alcool est à présent supérieur à celui du cannabis (21,2 % pour l'alcool contre 14,6 % pour le cannabis). Entre 2002 et 2003, il a augmenté de 2,4 points chez les garçons de 17-18 ans et de 1,4 point chez les filles (de 6,1 à 7,5 %). Or, les boissons prémix et autres « alcopops » sont destinées à fidéliser les publics les plus jeunes avec ces boissons alcoolisées dont le fort goût en alcool ou l'amertume ont été masqués par l'ajout d'autres produits. C'est pourquoi une surtaxe a été adoptée, dans le cadre de la loi du 9 août 2004 relative à la santé publique, pour en dissuader la consommation. Toutefois, cette disposition législative est actuellement contournée, des boissons sucrées à base de vin étant, depuis l'adoption de cette disposition, apparues sur le marché. De manière générale, la taxation des boissons « premix » est relativement difficile à élaborer. En effet, ce type de boissons n'a pas de définition propre. Par conséquent, d'autres boissons alcoolisées plus traditionnelles et non destinées aux jeunes peuvent être facilement impactées par cette taxation. Afin de mettre un terme à ces difficultés, il conviendrait de déterminer, au niveau communautaire, une définition des prémix. Une telle définition n'existant pas encore, l'administration des douanes travaille actuellement avec le ministère de la santé sur un nouveau projet de taxation de ces nouvelles boissons sucrées à base de vin.

Données clés

Auteur : M. Jean-Claude Bois

Type de question : Question écrite

Rubrique : Contributions indirectes

Ministère interrogé : économie

Ministère répondant : santé et solidarités

Dates :
Question publiée le 14 juin 2005
Réponse publiée le 18 octobre 2005

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