conjoints collaborateurs
Question de :
Mme Ségolène Royal
Deux-Sèvres (2e circonscription) - Socialiste
Mme Ségolène Royal interpelle M. le ministre des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat et des professions libérales sur les « statuts du conjoint » des artisans. Lors des discussions sur le projet de loi des modernisations des entreprises, des concertations approfondies sur les « statuts de l'entreprise, de l'entrepreneur et du conjoint » ont été menées sous forme de groupes de travail. Lors de ces concertations, la chambre des artisans et des entreprises du bâtiment a mis en avant les revendications fortes du secteur des métiers, à savoir une obligation de statuts pour tous les conjoints participant à l'activité de l'entreprise, ainsi que l'octroi obligatoire des droits sociaux, notamment en matière d'assurance vieillesse, liés à la qualité de conjoint collaborateur. Cette protection sociale est particulièrement fondamentale pour les femmes qui peuvent se trouver dans des situations dramatiques par exemple lors d'une séparation ou du décès de leur conjoint. Elle lui demande quelles mesures il compte mettre en place pour que les conjoints d'entreprises artisanales puissent bénéficier d'une véritable protection sociale et plus particulièrement de droits propres en ce qui concerne la retraite.
Réponse publiée le 19 juillet 2005
Le rapport du groupe de travail mis en place par le ministre des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat et des professions libérales en juin 2004, afin de réfléchir au statut de l'entreprise, de l'entrepreneur et du conjoint, révèle que les conjoints de commerçants et artisans apportent pour les deux tiers d'entre eux une contribution déterminante et régulière au fonctionnement de l'entreprise alors que leurs droits sociaux, notamment en matière d'assurance vieillesse, sont très réduits en cas de séparation ou de décès lorsqu'ils ne sont pas salariés ou associés. Aussi, au regard de ce constat et pour y remédier, a-t-il été proposé de rendre obligatoire, pour tous les conjoints collaborateurs, la mention du statut de conjoint collaborateur des travailleurs indépendants, ainsi que son affiliation à la caisse vieillesse du conjoint chef d'entreprise. Ces propositions ont été inscrites dans le projet de loi en faveur des petites et moyennes entreprises présenté en conseil des ministres le 13 avril 2005 et en cours d'examen par le Parlement. Selon les dispositions consacrées au statut de l'entrepreneur et de son conjoint, la prise en compte de l'activité des conjoints qui collaborent effectivement et régulièrement à la vie de l'entreprise et la reconnaissance de leurs droits personnels devraient entraîner, conformément aux recommandations du rapport du groupe de travail, la mention obligatoire à l'un des trois statuts conjoint collaborateur, salarié ou associé. Le choix du statut de conjoint collaborateur enregistré par mention au registre du commerce et des sociétés, au répertoire des métiers, aux URSSAF donnera un cadre juridique clair au conjoint exerçant une activité dans l'entreprise. Ce statut sera également accessible au conjoint collaborateur qui exerce par ailleurs une activité salariée en dehors de l'entreprise dans la limite d'un mi-temps. Ce dispositif rendra obligatoire, pour l'ensemble des collaborateurs, l'affiliation au régime d'assurance vieillesse du chef d'entreprise, tout en leur permettant de se créer des droits propres. Un décret devrait déterminer les assiettes de cotisations entre lesquelles le conjoint collaborateur aura la faculté de choisir. Enfin, le conjoint collaborateur bénéficiera également de l'accès à la formation continue et des dispositifs d'épargne salariale.
Auteur : Mme Ségolène Royal
Type de question : Question écrite
Rubrique : Commerce et artisanat
Ministère interrogé : PME, commerce, artisanat et professions libérales
Ministère répondant : PME, commerce, artisanat et professions libérales
Dates :
Question publiée le 21 juin 2005
Réponse publiée le 19 juillet 2005