juridictions civiles
Question de :
M. Pierre Albertini
Seine-Maritime (2e circonscription) - Union pour la Démocratie Française
M. Pierre Albertini attire l'attention de M. le garde des sceaux, ministre de la justice, sur l'avant-projet de décret portant réforme de la procédure civile. Cet avant-projet provoque une vive émotion chez les avocats et chez les avoués. Ces professionnels considèrent en effet que ce dispositif remet en cause les équilibres fondamentaux du nouveau code de procédure civile, risquant, qui plus est, de pénaliser les justiciables les plus défavorisés. Cet avant-projet transmis aux intéressés plusieurs jours après sa présentation par la presse recèle en effet des dispositions contraires aux droits les plus essentiels, notamment celui de faire appel ou de présenter des plaidoiries. Il lui demande instamment de bien vouloir entendre les observations de ces professionnels du droit avant toute prise de décision.
Réponse publiée le 16 août 2005
Le garde des sceaux, ministre de la justice, fait connaître à l'honorable parlementaire qu'à la suite du rapport du président Magendie sur la qualité et la célérité de la justice et au vu des expériences innovantes mises en place dans certaines juridictions, un avant-projet de décret portant réforme de la procédure civile a été élaboré par la chancellerie et soumis à une large consultation. Ce texte renforce les garanties d'une bonne justice dans l'intérêt des parties et dans le respect des principes directeurs du procès civil. Il a pour ambition de permettre que soit rendue une justice efficace et de qualité dans des délais raisonnables. Il vise à assurer une meilleure coopération entre le juge et les auxiliaires de justice tant lors de la mise en état, par le biais notamment de la consécration des calendriers de procédure, que lors de l'audience. À cet égard, il n'est nullement envisagé de supprimer la plaidoirie mais soit, si l'avocat le souhaite, de lui donner la possibilité de déposer son dossier, soit de dialoguer avec la formation de jugement à l'audience après le rapport de l'affaire. Par ailleurs, s'agissant de l'effectivité des décisions de première instance, la proposition du président Magendie n'a pas été reprise. À l'exécution provisoire de plein droit a été préférée une disposition aux termes de laquelle l'examen de l'appel est subordonné à l'exécution de la première décision lorsque l'exécution provisoire a été ordonnée et lorsqu'elle n'est pas impossible ou susceptible d'entraîner des conséquences manifestement excessives. C'est cette proposition qui a été soumise à la concertation. Il sera tenu le plus grand compte des contributions globalement favorables qui ont été reçues à l'occasion de la finalisation du projet de décret dont le Conseil d'Ëtat sera saisi à l'automne.
Auteur : M. Pierre Albertini
Type de question : Question écrite
Rubrique : Justice
Ministère interrogé : justice
Ministère répondant : justice
Dates :
Question publiée le 12 juillet 2005
Réponse publiée le 16 août 2005