politique des transports urbains
Question de :
M. Pierre Hellier
Sarthe (1re circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
La place de l'automobile en ville est aujourd'hui l'une des préoccupations majeures des municipalités qui, dans notre pays, sans aller jusqu'à l'adoption de la « Congestion Tax » Londonienne, multiplient les mesures visant à endiguer la circulation et le stationnement des automobiles au coeur des villes. Certes, cette volonté de « chasser » la voiture repose sur des arguments de protection de l'environnement en limitant la pollution et sur une amélioration de la qualité de vie. Toutefois, les dispositions qui fleurissent dans les cités urbaines ne manquent pas de nous interpeller dès lors que, souvent, elles portent atteinte aux droits essentiels des riverains concernés, à savoir le droit de propriété et la liberté de circulation. Lorsqu'une municipalité entend, sous couvert de protection de son centre ancien ou d'organisation d'un périmètre piétonnier, interdire la circulation des automobiles, les habitants des quartiers situés dans le périmètre délimité sont alors confrontés soit à l'interdiction totale de circulation avec leur propre véhicule, et ce même si ces personnes sont à mobilité réduite (handicap, âge, maman avec landau), soit à une limitation d'accès telle que les conséquences sont identiques à une interdiction totale. Ces mesures peuvent également engendrer des difficultés pour certains professionnels qui ont besoin d'utiliser leur véhicule à toute heure (médecin, infirmière...). M. Pierre Hellier demande donc à M. le ministre des transports, de l'équipement, du tourisme et de la mer de bien vouloir lui préciser la réglementation applicable et opposable aux élus pour que les mesures visant à juguler le flot de circulation automobile au coeur de ville, respectent néanmoins les droits des riverains en matière de libre accès à leur habitation. - Question transmise à M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire.
Réponse publiée le 18 avril 2006
En agglomération, la police de la circulation et du stationnement est exercée par le maire, auquel il revient en application des articles L. 2213-1 et suivant du code général des collectivités territoriales de réglementer l'arrêt et le stationnement des véhicules, en particulier les véhicules utilisés par des personnes invalides, de réserver des emplacements sur les voies pour faciliter la circulation des transports publics de voyageurs, des taxis et des véhicules de transport de fonds, de délivrer des permis de stationnement. Toutes les mesures individuelles ou réglementaires prises en application de ce pouvoir sont soumises au respect des conditions de légalité des arrêtés de police, et notamment à la prohibition des mesures d'interdiction générales et absolues. Dans l'appréciation de la légalité des mesures d'interdiction de circulation ou de stationnement prises dans les situations décrites par le parlementaire, le juge veille au respect du droit et des libertés des riverains. Le Conseil d'État a eu l'occasion de préciser qu'un arrêté municipal qui édicte une mesure d'interdiction générale et absolue de la circulation et du stationnement dans une rue piétonne assortie seulement d'une dérogation permanente pour les riverains disposant d'un garage et d'une dérogation la nuit et en milieu de journée pour le chargement et le déchargement des marchandises impose aux riverains dépourvus de garage une restriction qui excède celles qu'il pouvait légalement leur imposer (Conseil d'État 3 juin 1994, commune de Coulommiers). De manière constante la juridiction administrative rappelle que l'institution de certaines mesures, telles que le stationnement payant, ne doivent en aucun cas porter atteinte à la liberté d'accès aux immeubles riverains ni à leur desserte (notamment Conseil d'État 26 février 1969, Chabrot et syndicat national des automobilistes et ou encore 30 juillet 1997 commune de Dunkerque).
Auteur : M. Pierre Hellier
Type de question : Question écrite
Rubrique : Transports urbains
Ministère interrogé : transports, équipement, tourisme et mer
Ministère répondant : intérieur et aménagement du territoire
Dates :
Question publiée le 12 juillet 2005
Réponse publiée le 18 avril 2006